Faits et dires
* L’Union soviétique propose que les organismes dirigeants de l’Otan et du Pacte de Varsovie fassent une déclaration sur la non-extension du champ d’action de ces alliances à l’Asie, à l’Afrique et à l’Amérique latine.
Le dirigeant soviétique Léonid Brejnev,
au Premier ministre indien Indira Gandhi,
à Moscou, le 20 septembre 1982
* La supériorité nucléaire des États-Unis n’a pas été le facteur déterminant dans la solution de la crise des missiles à Cuba. Ce qui a été décisif, ce fut la supériorité claire et immédiatement disponible des États-Unis en armes conventionnelles dans la région où se jouait la crise. Finalement, cette crise des missiles illustre non pas l’importance mais au contraire l’absence d’importance de la supériorité nucléaire face aux possibilités de riposte thermonucléaire.
Les anciens secrétaires d’États américains Dean Rusk,
Robert McNamara et George Ball,
dans Time du 20 septembre 1982
* Après la Loi de programmation, si le service militaire devait être diminué, il faudrait prévoir le moyen de le différencier et qu’il y ait un volontariat. Nous en sommes aux études, mais rien n’est engagé, nous avons le temps de la réflexion.
Le ministre de la Défense français Charles Hernu,
aux manœuvres Sully 1982, le 22 septembre 1982
* Tant que l’Otan existe et continue à augmenter son potentiel militaire dans l’espoir de parvenir à une supériorité, les États du Pacte de Varsovie feront tout ce qu’il faut pour maintenir leur capacité de défense au niveau nécessaire.
Le Maréchal soviétique Viktor Koulikov,
à l’Agence Novosti, le 22 septembre 1982
* L’Afrique du Sud va construire elle-même une nouvelle génération de navires de guerre et produire ses propres sous-marins.
Le vice-amiral sud-africain Ronald Edwards,
le 24 septembre 1982
* Inquiet de la supériorité soviétique dans le domaine des armes chimiques, le Pentagone a ordonné aux Forces armées américaines d’intensifier leur entraînement pour leur permettre d’opérer éventuellement en milieu toxique. De plus le Pentagone va demander entre 6 et 7 milliards de dollars de crédits pour se préparer à une guerre chimique.
AFP, le 25 septembre 1982
* Pour la première fois une sous-commission du Sénat américain a voté, le 22 septembre, en faveur d’une réduction des troupes américaines stationnées en Europe occidentale. Elle a décidé le gel des effectifs américains à leur niveau de 1980, soit 331 700 hommes au lieu des 355 000 actuellement déployés dans les pays européens de l’Alliance.
AFP, idem.
* Notre alliance avec l’Europe est solide et d’une grande importance.
Georges Shultz au Monde,
le 25 septembre 1982
* Un plus grand effort de tous les membres de l’Alliance atlantique dans le domaine conventionnel permettrait d’éloigner le seuil d’utilisation de l’armement nucléaire et renforcerait d’autant la crédibilité de la dissuasion de l’Otan. Si une attaque conventionnelle menée par le Pacte de Varsovie pouvait être brisée et repoussée à l’aide de techniques de reconnaissance modernes et d’armes guidées efficaces, les dirigeants soviétiques éviteraient une escalade du conflit.
Le général Bernard W. Rogers,
selon le Guardian du 29 septembre 1982
* Le Japon a donné son accord de principe au stationnement d’avions américains General Dynamics F-16 Fighting Falcon au Nord de l’île de Honshu au Japon.
Le Pentagone, à l’issue de la visite de Soichiro Ito,
directeur général de l’Agence de défense japonaise, le 30 septembre 1982
* Avant de pouvoir parler sérieusement du désarmement général et contrôlé, qui est notre objectif, il convient de remettre en cause le surarmement.
Le Premier ministre français Pierre Mauroy,
devant l’Assemblée générale de l’ONU, le 30 septembre 1982
* L’effort continu de la France en faveur de ses forces nucléaires représente le minimum nécessaire pour demeurer durablement au-dessus du seuil de crédibilité.
Le ministre de la Défense français Charles Hernu,
devant la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale,
le 30 septembre 1982
* L’Union soviétique ne reconnaît à personne le droit à une supériorité militaire et elle veillera à ce que cela ne se produise pas… Il est devenu de plus en plus urgent de mettre un terme aux essais nucléaires et d’ériger une barrière tangible face au développement de types toujours nouveaux d’armes nucléaires.
Le ministre des Affaires étrangères soviétique Andrei Gromyko,
devant l’Assemblée générale de l’ONU, le 1er octobre 1982