Institutions internationales - Menaces américains à l'ONU - Le Droit de la mer - La défense de l'Europe
Le président libanais Amine Gemayel est, le 20 octobre 1982, rentré à Beyrouth avec de nouveaux atouts. Son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies a reçu un accueil qui allait très au-delà de la simple courtoisie, et il a nettement laissé entendre que les États-Unis peuvent prendre beaucoup d’initiatives pour la recherche d’un nouvel équilibre régional au Moyen-Orient. À Paris et à Rome, il a trouvé des encouragements qui lui laissent espérer un renforcement de la force multinationale, à la fois instrument et symbole. Il est reparti du Vatican avec un appui moral qui peut avoir des répercussions politiques.
Mais, revenu à Beyrouth, il a retrouvé des problèmes dont certaines données sont contradictoires et qui ne sont pas réductibles à une vision rationnelle du jeu politique, parce qu’ils comportent trop de facteurs passionnels. Parviendra-t-il à redonner une conscience nationale à un pays caractérisé par son hétérogénéité sociologique ? Cette question domine la situation au Moyen-Orient, car de la réponse qui lui sera donnée dépend d’abord le retrait des forces étrangères du Liban.
Ce voyage du président Amine Gemayel a sans doute été le fait majeur des dernières semaines. En effet, la dissolution du syndicat « Solidarité » par le gouvernement du général Jaruzelski ne fut pas une surprise. L’existence d’un tel syndicat est un non-sens dans un régime dont l’idéologie postule que le Parti incarne les intérêts des « travailleurs », sans que ceux-ci aient besoin d’un intermédiaire pour exprimer leurs aspirations. Le retrait de M. Helmut Schmidt devant M. Helmut Kohl était prévisible depuis que les libéraux de M. Genscher s’étaient retirés de la coalition gouvernementale. Depuis le congrès du PC (Parti communiste) chinois, en septembre 1982, on savait que les dirigeants de Pékin étaient prêts à une normalisation de leurs relations avec Moscou : dans son discours de Bakou. M. Brejnev a répondu à cette attente et, quels que soient les différends qui séparent les deux pays, le schisme soviéto-chinois n’est plus une donnée importante de la vie internationale.
Il reste 83 % de l'article à lire
Plan de l'article