Faits et dires
* La force nucléaire russe, tactique ou non, ajoutée à ses forces conventionnelles, crée un déséquilibre en Europe qu’il faut corriger. D’où l’importance des négociations sur le désarmement et la nécessité d’aboutir. L’Union soviétique a un grand et légitime souci de sa sécurité : nous aussi. Elle doit comprendre pourquoi, lorsqu’elle souhaite intégrer les forces françaises dans le calcul Est-Ouest, je m’y refuse… Renoncer aussi peu que ce fût à nos moyens actuels de défense reviendrait à s’abandonner au bon plaisir des plus puissants.
Président F. Mitterrand,
au Monde, le 26 novembre 1982
* Le parti et l’État défendront infailliblement les intérêts vitaux de notre patrie, maintiendront une haute vigilance et seront prêts à riposter de manière foudroyante à toute tentative d’agression.
Youri Andropov,
aux obsèques de Léonid Brejnev,
15 novembre 1982
* La Détente n’est pas une étape franchie : l’avenir lui appartient.
Youri Andropov, Moscou,
le 22 novembre 1982
* L’URSS est d’accord pour que le premier pas dans le domaine de la limitation des armements stratégiques nucléaires consiste à geler les arsenaux des deux parties et à créer ainsi des conditions plus favorables à la poursuite des négociations.
La Pravda, 28 novembre 1982
* Les quelques minutes de vol des eurofusées jusqu’aux frontières de l’Union soviétique excluent la possibilité de prévenir par une voie non militaire le déclenchement d’un conflit. Un coup nucléaire de rétorsion et de châtiment reste l’unique possibilité dans le contexte d’un laps de temps trop court. Il n’y a pas d'alternative. La rétorsion sera dirigée non seulement contre les lanceurs américains mais contre les états-majors, les centres de transmissions et des arsenaux dont beaucoup se trouvent directement, on le sait, dans des régions à population dense des pays d’Europe occidentale.
Agence Novosti, Moscou,
le 29 novembre 1982
* Des représentants de 13 organisations religieuses américaines, protestantes et catholiques, ont adressé une lettre au Congrès pour s’opposer à la production du nouveau missile intercontinental MX. Il s’agit d’une arme déstabilisatrice et de première frappe, poursuit cette lettre, et son déploiement manifesterait la conviction des dirigeants américains que nous pouvons livrer et gagner une guerre nucléaire.
AFP, le 1er décembre 1982
* Un retrait des troupes américaines d’Europe signifierait le démantèlement de l’Alliance atlantique. Les États-Unis et par la suite les autres pays de l’Alliance auraient d’énormes difficultés à appliquer leur doctrine de la défense en avant, permettant ainsi à l’Union soviétique de dominer l’Europe. Dans l’état actuel de ses forces l’Alliance atlantique serait obligée en cas d’attaque, de faire aussitôt usage de ses armes atomiques tactiques qu’elle possède en moins grand nombre que Moscou.
Général Bernard W. Rogers,
à Bonn, le 28 novembre 1982
* La mise au point de nouvelles armes classiques et la concentration progressive de ces armes en Europe occidentale ne font qu’augmenter le risque de conflit sans réduire la menace nucléaire car, contrairement à l’URSS les pays de l’Otan n’ont pas pris l’engagement de ne pas utiliser les premiers l’arme nucléaire.
Agence Tass, le 3 décembre 1982
* L’éventualité d’une amélioration des relations sino-soviétiques dépend de ce que fera l’Union soviétique pour éliminer la menace qu’elle fait peser sur la Chine.
Premier ministre Zhao Zyang,
à Pékin, le 19 novembre 1982
* Israël devra faire face au défi nucléaire et répondre au problème stratégique de l’arme atomique avant la fin de la décennie.
Général Raphaël Eitan,
Chef d’état-major israélien,
3 décembre 1982