La situation dans la Corne de l’Afrique se caractérise essentiellement par le conflit somalo-éthiopien en Ogaden (1977-1978), et par les actions des fronts internes à la Somalie et à l’Éthiopie, en lutte armée contre leurs gouvernements respectifs. Face à cette situation de tension, la petite République de Djibouti s’efforce de mener une politique de stricte neutralité politique rendue possible grâce à la présence française, notamment militaire, qui est considérée comme un facteur de stabilité dans la zone.

Situation en Éthiopie et en Somalie

Éthiopie

En 1982, l’Éthiopie a tenté sans succès de régler par la force le problème érythréen et son différend avec le président somalien Siad Barre.

En Érythrée, l’opération Red Star a débuté le 1^er février 1982. Lancée par le président Mengistu Haïle Mariam, elle visait à réduire la rébellion par les armes, mais aussi par un meilleur contrôle des masses et par la reconstruction économique de la province. Les opérations menées avec vigueur au cours des premiers mois se sont progressivement ralenties, puis ont quasiment cessé à partir de juin 1982. L’action des FAE (Forces armées éthiopiennes), qui ont subi des pertes sévères (5 000 à 6 000 tués) et n’ont pu s’emparer du réduit symbolique de Nakfa, s’est soldée par un échec. En fin d’année 1982, deux divisions ont été transférées en Nord-Tigré, mais l’important dispositif militaire mis en place (13 divisions en secteur Nord) n’a pas été levé et les opérations peuvent reprendre à tout moment. Actuellement, les FAE s’efforcent de couper les axes de ravitaillement des principaux centres de résistance : c’est en Érythrée occidentale, dans la région de Barentu, que la guérilla est actuellement la plus active : dans une déclaration du 13 février 1982 à Londres, le FLE/FLP (Front de libération de l’Érythrée/Front de libération populaire, de tendance panarabe et conservatrice, cf. § II) a d’ailleurs annoncé que les FAE avaient lancé une offensive dans la sous-province de Gash-Setit.