Institutions internationales - La Session du Conseil atlantique - La crise chronique de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) - Le Conseil européen de Stuttgart
Le printemps s’est terminé dans une grisaille qui n’a pas surpris les spécialistes de la météorologie politique. Il était évident qu’en quittant Beyrouth en 1982, Yasser Arafat susciterait, à terme, de vives critiques, et d’ailleurs le colonel Kadhafi lui avait dit alors : « Vous auriez mieux fait de vous suicider ». La dispersion d’une bonne partie des soldats de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) dans plusieurs pays arabes ne pouvait qu’aggraver une crise ouverte lors de la bataille de Beyrouth. Aujourd’hui, c’est l’unité même de l’OLP qui est en cause, et tout en soutenant la Syrie, l’URSS reste prudente car elle ne veut pas amoindrir ses possibilités de reprendre une place dans les négociations relatives au Moyen-Orient.
Il était évident qu’à partir du moment où le colonel Kadhafi décidait de reprendre ses opérations vers l’Afrique noire, le Tchad serait le premier objectif de l’offensive : Goukouni Oueddeï (ancien président tchadien renversé par Hissène Habré) n’aurait pas repris la lutte contre Hissène Habré sans l’appui de la Libye.
Il était non moins évident que le voyage de Jean-Paul II en Pologne ne pouvait pas n’avoir qu’une signification religieuse : les principes auxquels se réfère le pape se situent hors du domaine politique, mais leur réaffirmation se répercute directement dans ce domaine, et le gouvernement polonais ne peut pas ne pas en tenir compte, ce qui met en cause l’homogénéité du camp socialiste. Indépendamment de ce voyage de Jean-Paul II, l’URSS a voulu réagir à l’affirmation de la solidarité occidentale telle qu’elle s’est exprimée lors du Sommet de Williamsburg et de la session du Conseil atlantique : la réunion des dirigeants des pays membres du Pacte de Varsovie, à Moscou le 28 juin 1983, a concrétisé cette réaction. Mais elle s’est terminée par une proposition sans valeur pour les Occidentaux : en proposant le gel des dépenses militaires de part et d’autre, puis leur diminution, l’URSS veut simplement, une fois de plus, maintenir en place ses SS-20 et empêcher les Occidentaux d’installer des euromissiles pour rétablir l’équilibre.
Il reste 83 % de l'article à lire
Plan de l'article