Défense à travers la presse
J’aime la fête, j’aime la paix et je n’ai connu du rassemblement de Vincennes que ce qu’en a rapporté la presse. Peut-être pour avoir le sentiment que le pacifisme est plus dangereux pour la paix que les euromissiles, peut-être aussi parce que je doute de l’efficacité des pétitions face aux armements de l’adversaire, à coup sûr parce que je pense que la paix est le fruit de l’art politique et militaire, aucunement celui de la crainte et des bons sentiments. Toujours est-il que ce rassemblement a été le point fort de ce mois de juin 1983 et il n’est aucun de nos confrères qui ne l’ait négligé.
Tenons compte tout d’abord des intentions des organisateurs. Sous le titre « guerre ou paix », René Andrieu les résument clairement dans L’Humanité du 18 juin 1983, après avoir souligné l’ampleur de l’écho qu’a provoqué l’appel des Cent :
« Le monde va-t-il s’orienter vers la négociation ou s’enliser dans une course au surarmement qui pourrait déboucher un jour sur une apocalypse nucléaire ? Telle est l’alternative simple et dramatique devant laquelle nous sommes placés… N’est-il pas temps de donner un coup d’arrêt à cette compétition démentielle ? Et n’est-ce pas devenu possible car, l’armement étant ce qu’il est, tout État qui déclencherait une guerre ne pourrait échapper à des représailles mortelles. Sans doute serait-il naïf de demander à une grande puissance, quelle qu’elle soit, de désarmer unilatéralement pour donner l’exemple. Qui voudrait faire l’ange ferait la bête. Tout désarmement ne peut être que progressif, simultané et contrôlé. Mais sur cette voie, on peut avancer. À condition que l’opinion publique accentue sa pression. »
Il reste 85 % de l'article à lire