Défense en France - La contribution des armées à la lutte contre le chômage et à la formation professionnelle
La Loi de programmation militaire esquisse la structure et le format de nos forces en même temps qu’elle définit pour les 5 années à venir les ressources nécessaires à leurs équipements et à leur fonctionnement. Il est cependant un élément qui échappe à cette loi et dont l’importance est pourtant primordiale : c’est l’esprit qui anime les cadres et la masse des soldats, notamment la conviction de la jeunesse d’appartenir à une communauté dans laquelle elle a un rôle à jouer.
Cette remarque rejoint ce que le Premier ministre Pierre Mauroy exprimait en ces termes, le 20 septembre 1982, devant les auditeurs de la 35e session de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) : « la sécurité de la cité tient moins à la solidité de ses fortifications qu’à la fermeté d’esprit des citoyens. Ou, pour parler un langage plus moderne, je dirais que les moyens de dissuasion valent en définitive par l’esprit de défense qui anime la communauté. Mais pour pouvoir se mobiliser, il faut qu’une société soit unie et rassemblée. Tel ne peut être le cas d’une société qui accepte qu’une partie de la population en âge de travailler soit réduite à végéter sans activité productrice. Si le citoyen a des devoirs à l’égard de la collectivité nationale, celle-ci a en contrepartie des obligations envers lui : elle est tenue par exemple, de permettre l’exercice du droit au travail. Le chômage est la plus profonde des inégalités. Il conduit inévitablement une société à la division » (« Vers un nouveau modèle d’armée », revue Défense Nationale, novembre 1982).
Certes, ce n’est pas la fonction première de la défense de réduire les tensions sociales qu’engendre la crise mais il serait également anormal qu’elle ne s’en soucie pas et qu’elle ne fasse aucun effort ni ne consente aucun sacrifice pour aider à leur réduction. À cet égard il faut souligner l’intérêt des mesures récemment prises à l’initiative du ministre de la Défense tant pour améliorer le service national que pour contribuer à la résolution du problème difficile du chômage auquel notre jeunesse doit souvent faire face à l’issue de ce service.
Il reste 80 % de l'article à lire
Plan de l'article