Un prisonnier de guerre nommé Jeanne d’Arc
Le colonel Rocolle, officier et historien, professeur à l’Institut catholique de Paris, aborde dans son dernier ouvrage un aspect imparfaitement connu de la courte vie de Jeanne d’Arc : Jeanne prisonnière, du 23 mai 1430, jour de sa capture à Compiègne, au 30 mai 1431, jour sinistre du bûcher de la place du Vieux-Marché.
Le sérieux de la recherche, attesté par une préface de Régine Pernoud, a permis à l’auteur de reconstituer l’itinéraire de l’héroïne, ses routes et ses étapes chez les Bourguignons jusqu’au Crotoy, puis aux mains des Anglais, à Rouen, durant plus de 5 mois d’instruction et de procès. Les précisions érudites ne manquent pas, sur les lieux et les conditions de détention, la vie quotidienne de la captive, les négociations laborieuses pour son transfert aux Anglais, les péripéties des procès et l’acharnement teinté de légalisme de Pierre Cauchon, évêque de Beauvais.
Mais au-delà de l’érudition, Pierre Rocolle a su restituer, avec amour et piété, la figure, extraordinaire de simplicité et d’assurance, de cette jeune fille de 19 ans : Jeanne, abandonnée des hommes, soutenue de sa seule foi, mais que l’Église et l’Angleterre lui imputaient à crime. ♦