Revue des revues
La revue Foreign Affairs, dans son numéro d’été 1984, contient un article de Harold Brown et de Lynn E. Davis intitulé : « Nuclear arms control : where do we stand » (le point sur la maîtrise des armements nucléaires).
Les deux auteurs, dont le premier a été secrétaire à la Défense de 1977 à 1981, constatant l’arrêt des négociations, pensent que l’occasion est bonne pour réfléchir sur les buts que doivent rechercher États-Unis et Union soviétique dans le processus d’arms control. Ils commencent par un point rapide des armes nucléaires qui seraient en service en 1990 dans les différentes hypothèses. Il leur apparaît que les Soviétiques auraient intérêt à prolonger les SALT II au-delà de 1985, mais cette solution serait fortement critiquée aux États-Unis. De son côté, Reagan a proposé un plafond de 5 000 ogives ICBM (missile balistique intercontinental) et SLBM (missile mer-sol balistique stratégique) et une limitation des lanceurs lourds, ce qui obligerait les Soviétiques à complètement restructurer leurs forces nucléaires. D’autres propositions ont été faites, en particulier le « gel » des armements nucléaires qui interdirait les modernisations après 1985, laisserait l’Union soviétique avec une force d’ICBM modernisée mais arrêterait son programme de SSX-24 et de SSX-25, ainsi que la mise en place de SLBM mirvés. De leur côté les États-Unis ne pourraient pas mettre en service un nouvel ICBM (MX ou Midgetman) ni les nouveaux SLBM Trident II. Les deux parties devraient renoncer à leurs missiles de croisière, renoncer à des ICBM bien protégés et à moderniser leurs flottes de bombardiers.
Une autre proposition a été de réduire les forces nucléaires, chaque partie acceptant de diminuer son total d’un certain nombre d’ogives à chaque nouvelle ogive mise en service. Plusieurs systèmes sont ainsi possibles, et l’on peut chercher à réduire en priorité le nombre des systèmes déstabilisants, les missiles à ogives multiples par exemple. Si ce build down n’est pas imposé, en arrêtant la modernisation on reviendrait au « gel ». L’inconvénient majeur en est cependant qu’il y a une infinité de solutions entre modernisation et réduction des armements nucléaires, et on ne sait donc pas où l’on va et si le résultat donnera un équilibre satisfaisant.
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