Défense à travers la presse
Lorsque le 9 juillet 1984, à Madrid, les ministres de la Défense de 5 pays européens avaient décidé de lancer les études du futur avion européen de combat (European Fighter Aircraft) destiné à entrer en service en 1995, tout semblait préparer une étroite coopération en ce domaine. Or, au cours de l’été 1984, cette initiative politique a dressé l’une contre l’autre les deux industries aéronautiques les plus puissantes d’Europe : British Aerospace et Dassault, de sorte qu’au salon de Farnborough (Angleterre), début septembre 1984, les spécialistes ont avant tout cherché à en connaître davantage sur cette rivalité.
La presse française a mis en évidence l’avance technologique que possédait la firme Dassault grâce à la mise au point de l’ACX qui devrait voler dès 1986. Rivalité d’industriels, dira-t-on : certes, mais elle témoigne de la difficulté qu’il y a à harmoniser les projets de pays disposant de techniques de pointe et qui n’entendent guère s’en déposséder au profit de la concurrence, même par le biais d’un programme communautaire. Alors nos confrères se sont posé la question : parviendra-t-on à un compromis ou bien chacun courra-t-il pour son compte ?
Les journaux, en revanche, se sont assez peu appesantis sur les restrictions budgétaires en matière de défense. Certains ont souligné que les crédits attribués à la recherche seraient en augmentation, ce qui contribuait à préserver l’avenir, mais nul n’a observé que la loi de programmation prévoyait une réévaluation des ressources en 1986, ce qui permettrait de faire le point. Il est vrai qu’au même moment nos confrères avaient les yeux fixés sur Vienne où, fin juin 1984, l’Union soviétique avait donné rendez-vous aux États-Unis pour y discuter de la délimitation de l’Espace. La rencontre devait avoir lieu le 18 septembre 1984 : Moscou s’appliqua à faire échouer le projet dans les conditions que l’on sait [l’URSS a annulé la rencontre lorsque les américains ont tenté d’ajouter aux discussions le nucléaire stratégique et tactique]. Mais, ne peut-on dire, avec Molière que :
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