Institutions internationales - Épreuve de force entre l'Assemblée européenne et la Commission de Bruxelles - La CEE, son extension, les pays associés et le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) - L'Organisation de l'unité de l'Afrique (OUA) retrouve la sérénité mais perd deux membres
La controverse s’avive sur la manière dont fonctionne l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Après les États-Unis, voici que la Grande-Bretagne elle aussi menace de quitter l’organisation. Nous aurons certainement l’occasion d’y revenir plus en détail. En attendant, ceux de nos lecteurs que le sujet intéresse plus particulièrement prendront un intérêt certain à lire les deux longs articles que notre confrère du Monde a consacrés, les 30 novembre et 1er décembre, à la dérive de cette filiale de l’ONU.
Bernard Brigouleix nous apprend ainsi que le « coût de la machine UNESCO avoisine aujourd’hui les trois quarts du budget global et finira, si l’on n’y prend garde, par illustrer à la perfection la caricature parkinsonienne d’une administration fonctionnant entièrement pour elle-même, sans rien produire en direction de l’extérieur. » L’analyse à laquelle se livre notre confrère est particulièrement éloquente, voire même exemplaire de la pente sur laquelle glissent nombre d’organisations internationales. La pureté des sentiments affichés ne va pas forcément de pair avec le sens des responsabilités, nos auteurs classiques le savaient et nous l’ont enseigné.
Épreuve de force entre l’Assemblée européenne et la Commission de Bruxelles
Ce 6 janvier M. Jacques Delors devient président de la Commission européenne. On lui prête la ferme intention de rudoyer les habitudes. Toujours est-il que c’est sur un coup de semonce de l’Assemblée de Strasbourg que M. Gaston Thorn, président de la Commission depuis 1981, quitte ses fonctions. Le 14 novembre 1984, les parlementaires ont en effet voté, pour 1985, un budget supérieur de 10 % à celui qu’avait mis au point la Commission. De plus, et cela pour la 1re fois, l’Assemblée a refusé de donner quitus à la Commission pour sa gestion au cours de l’exercice 1982. Pourquoi ce coup d’éclat ? L’Assemblée reproche à Bruxelles de n’avoir pas tenu compte de ses recommandations, principalement en ce qui concerne l’allégement de la contribution britannique, l’aide au Tiers-Monde et des sujets de moindre importance comme la vente de beurre à prix réduit. Tout cela peut paraître dérisoire, mais l’Assemblée manifestait ainsi sa détermination à ne pas se laisser manœuvrer. Un acte politique, donc, issu de la prétention de l’Assemblée à se poser en véritable Parlement européen, formule qu’elle a déjà réussi à faire passer dans le langage journalistique.
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