Défense à travers la presse
Que le 19 février 1985, pour la première fois depuis 8 ans, Américains et Soviétiques se soient retrouvés à Vienne pour examiner la situation au Proche-Orient n’a pas beaucoup marqué nos confrères. On pouvait pourtant y voir une première mise en application des propos tenus au mois de septembre 1984 par le président Ronald Reagan, suggérant des contacts entre les deux « Grands » sur les problèmes régionaux. Mais la presse a préféré porter son attention sur les débuts du désengagement israélien au Liban.
L’anniversaire de la Conférence de Yalta (1945) a, en revanche, donné lieu aux habituelles analyses et controverses sur les intentions des participants et les répercussions de leur Accord. Un sujet qui appartient à l’histoire et non plus à l’actualité. Encore que l’on puisse s’interroger sur les implications d’une éventuelle guerre des étoiles qui serait considérée par les 2 superpuissances comme un Yalta cosmique… Quoi qu’il en soit, l’Initiative de Défense stratégique (IDS) du président Reagan continue à alimenter la chronique. Il est vrai qu’il en sera question au cours des négociations soviéto-américaines de Genève. Mais, ainsi que le constate l’éditorialiste du Monde, le 12 février 1985,
« Le débat continue de se dérouler à fleuret moucheté, ce qui risque d’éclipser une évolution sensible dans les positions des uns et des autres. Ainsi, pour M. Weinberger (secrétaire d’État à la Défense) l’accent est-il mis désormais nettement moins sur la constitution d’un bouclier antinucléaire étanche et définitif que sur des mesures partielles supposées assurer la stabilité par un mélange d’armements offensifs et défensifs : l’argument principal à Washington est qu’une couverture antimissiles risque d’être seulement partielle pendant une période fort longue, mais qu’un effort en ce sens est néanmoins justifié par l’incertitude encore accrue que cela fera naître dans l’esprit d’un agresseur quant à l’efficacité d’une première frappe. Du côté européen, on note une différence d’approche entre le chancelier de la RFA Helmut Kohl, qui ne critique pas le programme américain et demande que les États-Unis invitent leurs alliés à coopérer à ces recherches prometteuses sur le plan technologique, et M. Hernu, ministre de la Défense français, qui a répété l’attachement de la France à ce que l’Espace soit pacifique et mis en doute, sans la nommer, même la variante atténuée de l’IDS. »
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