Défense dans le monde - L'Australie et la sécurité dans le Pacifique Sud - Nouvelle-Calédonie : autre Cuba ?
L’Australie et la sécurité dans le Pacifique Sud
Provoquée par le refus de la Nouvelle-Zélande d’accueillir dans ses ports des bâtiments nucléaires américains, une crise grave a ébranlé au cours du mois de février 1985 l’alliance militaire ANZUS qui unit l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. Celle-ci vient en effet d’être mise à l’épreuve coup sur coup par l’annulation des manœuvres navales communes Sea Eagle qui devraient avoir lieu en mars 1986 et par la décision de Washington, face aux atermoiements de Canberra, de se passer du concours de l’Australie pour surveiller les essais du missile intercontinental MX prévus au mois de juillet 1985 en mer de Tasman. Même si les Américains et leurs partenaires australiens ont réaffirmé le 7 février 1985, lors de la visite à Washington du Premier ministre australien M. Bob Hawke, leur attachement à l’ANZUS, il n’en reste pas moins que le problème de la viabilité du Traité pourrait se poser à terme.
Dans ces circonstances, il est intéressant de se demander de quelle façon l’Australie peut assurer sa sécurité dans cette région du globe où elle apparaît aujourd’hui comme puissance dominante après avoir longtemps vécu en marge de son environnement en raison de ses liens privilégiés avec la Grande-Bretagne. C’est la menace japonaise à proximité de leur territoire pendant la Seconde Guerre mondiale qui a fait comprendre aux dirigeants australiens que leurs problèmes de sécurité différaient de ceux de l’Angleterre. L’adhésion de celle-ci au marché commun les a par ailleurs contraints à rechercher de nouveaux débouchés à leurs exportations.
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