Institutions internationales - L'Union de l'Europe occidentale (UEO) entre les États-Unis et l'Europe - L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) sur la voie du libéralisme - Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale tancés par le secrétaire-général de l'ONU - À Palerme l'ECU (European Currency Unit) fait sa place au soleil
Si les membres de l’Union de l’Europe occidentale, ne disconviennent guère de la nécessité pour eux de renforcer leur cohésion, ainsi qu’il en a été décidé à Rome à l’automne 1984, ils ne cessent cependant de réagir en ordre dispersé face aux problèmes de l’heure. On vient encore de s’en rendre compte à Bonn fin avril 1985. N’eut-il pas été satisfaisant de voir les ministres des Affaires étrangères adopter une attitude commune, aussi bien en ce qui concerne leur éventuelle participation aux recherches sur l’IDS (Initiative de défense stratégique) du président Ronald Reagan qu’à propos du projet Eurêka qui venait de leur être soumis par le gouvernement français ? Or, il n’en fut rien.
Il est vrai que les États-Unis avaient, entre temps assoupli leur attitude et il n’était plus question, comme le demandait Caspar Weinberger, Secrétaire à la Défense des États-Unis, que les pays européens donnent à Washington leur réponse dans les deux mois au sujet de leur concours au projet IDS. Il était tout aussi vrai que l’initiative française datait de peu et qu’elle n’avait sans doute pas pu être examinée à fond. Il n’empêche que le communiqué final est bien laconique : parvenir autant que possible à une réaction coordonnée…
La Grande-Bretagne était favorable à une temporisation ; quant à l’Allemagne fédérale (RFA), son ministre des Affaires étrangères inclinait vers le projet Eurêka tandis que le chancelier Kohl semblait opter pour l’IDS ainsi qu’il l’avait souligné la semaine précédente au Bundestag. D’où la circonspection générale. On se retrouvera au mois d’octobre, mais d’ici là l’administration reaganienne ne manquera sans doute pas de faire pression sur ses alliés dans le sens qui lui convient, à commencer lors du sommet des pays industrialisés au début du mois de mai. En cette fin d’avril 1985, les chances d’un consensus au sein de l’UEO paraissent donc maigres, d’autant que le secrétaire d’État américain pour les affaires européennes, M. Richard Burt, a pris soin de lancer une mise en garde à seule fin de bien faire savoir que « le lieu pour discuter de la maîtrise des armements restait l’Otan ». On ne peut guère douter que le message a été correctement reçu à Londres comme à Bonn. Peu après, le président Reagan allait embrouiller un peu plus les cartes en s’affirmant intéressé par le projet Eurêka, ce qui a valu une mise au point du chef de l’État français à la télévision : il s’agit d’une coopération entre pays européens seuls (cf. « Faits et dires »).
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