Institutions internationales - Le bilan de santé du monde - L'Europe communautaire au coup par coup
Lorsque ces lignes paraîtront, il y aura 8 jours qu’à New York les États membres de l’ONU auront célébré le 40e anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte de San Francisco. Nous aurons sans doute l’occasion d’y revenir selon le mérite des interventions devant marquer cette journée. Mais d’entrée de jeu, constatons que le meilleur morceau d’anthologie nous a probablement déjà été servi par le secrétaire général de l’organisation. Dans son rapport. M. Perez de Cuellar n’hésite pas à prédire que l’ONU deviendra « un taudis de querelleurs et de radoteurs » si elle ne prend pas soin d’édifier le système international de l’avenir.
Au cours des âges, bien des théoriciens nous ont présenté d’alléchantes structures pour régler les relations internationales. Force est de reconnaître que dans les domaines politique et militaire rien n’a été élaboré de très convaincant. Il n’en va pas de même dans tous les secteurs puisque l’Union postale universelle a donné l’exemple à d’autres agences tout aussi efficaces. Malheureusement la diplomatie a bien du mal à s’insérer dans des organismes strictement codifiés. La défunte Société des Nations avait échoué dans un monde moins épars que l’actuel. Or, l’ONU regroupe 154 pays ! Et le nombre ne ferait pas grand-chose à l’affaire s’il correspondait à l’addition d’agents assez semblables, mais il n’en est rien.
N’y a-t-il pas d’un côté deux superpuissances et de l’autre un éparpillement de pays comptant moins d’un million d’habitants : ils disposent de 20 % des sièges. Entre ces extrêmes se répartissent les nations qui échappent à ce double vertige. Dans de telles conditions, peut-on raisonnablement espérer bâtir une enceinte de concertation ?
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