Afrique - Afrique du Nord : un islam avec ou sans frontières - Les non-alignés retrouvent une cause et l'Afrique un soutien
Afrique du Nord : un Islam avec ou sans frontière
Quand il examine la situation de l’Afrique du Nord avec l’intention de procéder à des classements pour y voir plus clair, l’observateur fait plusieurs remarques. Primo, un seul État, l’Égypte, possède des frontières qui enserrent une nation historiquement établie ; 3 autres, la Tunisie, le Maroc et la Libye ont vu se rassembler des peuples autour d’une monarchie protégée par un colonisateur, le 2nd d’entre eux disposant d’un pouvoir religieux qui s’était étendu, dans les siècles passés, au-delà des limites actuelles de son État et le troisième s’étant efforcé, au XIXe siècle, de pénétrer, par une conquête militaire de la secte qu’il avait sécrétée, jusqu’aux confins du Sahel sud-saharien ; enfin, un seul État, l’Algérie, possède des frontières établies par son colonisateur, souvent contestées par ses voisins et auxquelles il tient d’autant plus que, pour l’heure, il ne dispose, comme ferment centralisateur, que d’une idéologie précaire, née d’une opposition passée à l’assimilation, par une culture étrangère, d’un peuple composite.
Secundo, l’observateur constate que si les frontières sont à peu près définies à l’Est, elles restent mouvantes à l’Ouest et ne rencontrent, au Sud, que les limites fixées par des administrations étrangères. Le désert est comme une mer qui aurait été partagée entre des États riverains. Les côtes de cette mer commencent là où des populations se sont établies avec assez de densité pour constituer des sociétés sédentaires. Chaque État riverain devrait bénéficier d’une part de cette étendue désertique dont les richesses ne sont pas encore toutes explorées.
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