Défense à travers la presse
Ce début d’année 1985 a été agité par les péripéties de l’affaire Westland. Les commentateurs se sont généralement indignés du choix fait en faveur de l’industrie américaine par le gouvernement de Londres. Ils y ont vu une nouvelle mise à mort de l’Europe aéronautique. Il faut bien reconnaître qu’à l’heure où chacun s’appliquait à relancer le projet de tunnel sous la Manche, l’insistance de Mme Thatcher à vouloir privilégier les firmes américaines apparaissait quelque peu incongrue.
Les rebondissements, même politiques, de cette affaire ont cependant moins frappé l’opinion que les actes de terrorisme commis à Rome et Vienne. Dans Le Figaro du 3 janvier 1986, Serge Maffert donne toute son importance à cette forme de confrontation qui vise, en la circonstance, bien moins à défendre la cause palestinienne qu’à mettre les pays occidentaux aux abois :
« Le véritable bilan du terrorisme international ne s’exprime pas en nombre de victimes, il est de caractère émotionnel et psychologique… Un attentat réussi sur le plan médiatique est celui qui a le plus grand retentissement et le plus grand impact sur les esprits. D’où le choix de plus en plus fréquent d’objectifs où se trouvent rassemblés le maximum de citoyens ordinaires : grands magasins, cinémas, aérodromes, etc. Ce choix est d’autant plus facile qu’il est indéfiniment extensible, le terrorisme d’aujourd’hui tuant pour tuer, frappant pour épouvanter, mais ne s’attachant à aucune cible particulière… La tendance actuelle est de désigner le colonel Kadhafi comme le Satan numéro un qui tirerait les ficelles du terrorisme international. Il faut dire que le despote libyen fait ce qu’il peut, et depuis longtemps, pour accréditer cette thèse… Il ne faut pas mésestimer le bénéfice que le Libyen retire, dans le Tiers-Monde et en particulier en Afrique, de cette attitude de matamore anti-occidental. »
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