Afrique - Le Bab-el-Mandeb, les Yémen et les États africains de la Corne orientale - Le Tchad toujours sous la menace
Le Bab el-Mandeb, les Yémen et les États africains de la Corne orientale
Débouché méridional de la mer Rouge, le Bab el-Mandeb est un étroit corridor qui sépare la péninsule arabique de la côte africaine. Il est bordé par les deux Yémen, Djibouti et l’Éthiopie, ou plutôt par l’Érythrée dont les ports sont encore contrôlés par Addis-Abeba, malgré la rébellion qui ravage ce territoire depuis son annexion par le Négus (roi éthiopien). Il est partagé en deux chenaux par l’île Sud-yéménite de Perim. Le chenal oriental ne dépasse pas trois kilomètres de large et le chenal occidental atteint 17 km. Le détroit se trouve donc inclus dans les eaux territoriales des quatre pays riverains, sur une longueur totale d’environ 30 km. Outre l’île de Perim, le Sud-Yémen possède la grande île Socotra, située dans l’océan Indien, au large (environ 200 km) de la pointe orientale des côtes somaliennes. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le conflit israélo-arabe et surtout les luttes d’influence des États arabes entre eux ont mis en relief l’importance stratégique du Bab el-Mandeb. Pendant la fermeture du canal de Suez, en particulier, la liberté de circuler dans ses eaux était vitale pour les États riverains de la mer Rouge, principalement pour le Nord-Yémen et le Soudan dont les seules façades maritimes donnent sur cette mer, ainsi que pour l’Éthiopie qui fait transiter les deux tiers de ses échanges extérieurs par les ports érythréens d’Assab et de Massaouah.
La libre circulation dans ce secteur permettait également à Israël d’utiliser à plein les moyens de la compagnie nationale ZIM et d’affréter même des cargos étrangers afin de mener de fructueuses opérations de transit entre la Méditerranée et l’océan Indien.
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