Armée de terre - Les préparations militaires - L'Armée de terre et la cynophilie
Les préparations militaires de l’Armée de terre
La préparation militaire revêt trois formes dont les objectifs, les modalités d’accès et les avantages procurés sont différents.
La Préparation militaire Terre (PMT)
Cette forme de préparation permet en priorité de sélectionner et de préformer des jeunes gens susceptibles d’occuper au cours de leur service des postes d’encadrement au niveau sous-officier (80 %), et secondairement s’adresse à de futurs spécialistes militaires du rang (20 %).
Pour suivre une PMT, il est nécessaire d’avoir au moins dix-sept ans et de ne pas être incorporable durant le cycle de formation. Il faut simplement consentir à effectuer une quinzaine de jours d’instruction, soit sous une forme échelonnée dans l’année, soit en une période bloquée, et réussir le brevet.
Les avantages consentis aux jeunes gens titulaires du brevet de préparation militaire ne sont pas négligeables : l’incorporation prioritaire dans un peloton d’élèves gradés pour ceux qui ont choisi l’option « sous-officier du contingent », des facilités pour le choix du corps d’affectation et de l’emploi, une nomination à la distinction de soldat de 1re classe dès l’incorporation, quatre jours de permission supplémentaires, la possibilité d’obtenir un report jusqu’à 24 ans (sous certaines conditions d’études en cours), et, sous réserve d’avoir obtenu la mention « très bien » à l’examen du brevet, possibilité d’accéder (sous certaines conditions, niveaux général et physique) à la préparation militaire supérieure ou au peloton préparatoire des élèves officiers de réserve.
En 1985 près de 16 000 jeunes se sont inscrits à la PMT ; 8 550 ont obtenu le brevet.
La Préparation militaire parachutiste (PMP)
Elle permet d’assurer le recrutement et la formation des jeunes gens volontaires et aptes pour effectuer leur service militaire dans les troupes aéroportées. Pour la suivre, il faut avoir au moins dix-sept ans et demi et ne pas être incorporable durant le cycle de formation. Cette dernière s’acquiert par un stage de douze jours (dont huit jours d’instruction et quatre de sauts) et le passage d’un brevet.
Le brevet de préparation militaire parachutiste permet l’incorporation directe dans les troupes aéroportées, procure des indemnités pour service aérien et l’octroi de quatre jours supplémentaires de permission. En outre, comme la préparation militaire terre, elle offre, sous certaines conditions, la possibilité d’obtenir un report d’incorporation jusqu’à 24 ans. La mention « très bien » à l’examen du brevet permet d’accéder à la préparation militaire supérieure ou au peloton préparatoire des élèves officiers de réserve.
En 1985, 14 800 jeunes se sont inscrits ; 10 200 brevets ont été accordés. Ce nombre permet très largement de satisfaire les besoins de l’Armée de terre.
La Préparation militaire supérieure (PMS)
Elle cherche à donner aux jeunes gens sélectionnés en fonction des besoins des armées une formation qui permette leur incorporation directe dans les pelotons d’élèves officiers de réserve. Pour la suivre, il faut avoir plus de 17 ans au moment de la candidature, être titulaire du baccalauréat ou d’un brevet de technicien supérieur, ou d’un brevet de préparation militaire ou de préparation militaire parachutiste avec la mention « très bien », et ne pas être incorporable avant le 1 er août de l’année suivante. La formation est donnée à l’occasion de six jours d’instruction échelonnés entre le 1 er janvier et le 30 avril ; s’y ajoutent un stage de trois semaines durant l’été et le passage d’un brevet.
Ce brevet donne l’assurance d’être incorporé directement dans un peloton d’élèves officiers de réserve et la possibilité d’obtenir un report jusqu’à 25 ans (loi Robin). Enfin, en fonction du classement, le jeune breveté PMS (Préparation militaire supérieure) pourra être incorporé à la fraction du contingent demandée ou à l’une des trois suivantes, et choisira son arme compte tenu du nombre de places disponibles.
En 1985, plus de 10 000 jeunes gens se sont inscrits à la PMS ; 3 500 ont obtenu le brevet. Il faut savoir que le nombre de postes budgétaires ouverts au titre d’aspirant de l’Armée de terre est limité. Quel que soit le nombre des volontaires, les droits accordés demeurent constants.
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Conçues dans le souci de continuité qui a présidé à l’adoption du principe de dérivation, les préparations militaires doivent permettre d’alimenter les unités de réserve avec une ressource locale de qualité.
L’Armée de terre et la cynophilie
Le « temple » du chien de l’Armée de terre est installé à Suippes, en Champagne, au 132e Groupement cynophile (GCAT). Cette formation compte actuellement 2 000 chiens dont le plus grand nombre est réparti, une fois leur « instruction » terminée, à travers le territoire national, auprès des forces françaises d’Allemagne ou même outre-mer. Ce groupement a pour mission la sélection des chiens et leur dressage selon diverses spécialités ; à cet effet, il dispose de vastes chenils, de terrains d’exercices et d’une clinique vétérinaire particulièrement moderne. Les maîtres de chiens reçoivent aussi une formation spécifique étalée sur cinq semaines.
Le groupement est chargé d’acheter les chiens nécessaires aux trois armées ; à la gendarmerie, à la délégation générale pour l’armement, à la SNCF et à la RATP. Pour cela, des équipes spécialisées prospectent les élevages les plus connus de France, de Belgique, des Pays-Bas et d’Allemagne. Les animaux, tous des mâles, sont achetés aux conditions normales du marché ; ils sont âgés de 1 à 3 ans. Soixante pour cent des chiens candidats à la vente sont refusés par ces équipes de prospection, 750 chiens sont ainsi « recrutés » chaque année. À l’issue de la formation de base, 350 d’entre eux sont destinés à l’Armée de terre. Parmi eux on trouve 75 % de bergers allemands, 18 % de bergers belges, 5 % de bouviers et 2 % de races diverses.
Pour être accepté, le chien va subir divers tests ; il doit, en particulier, rester impassible aux coups de feu. Les chiens craintifs ou excessivement agressifs sont éliminés. Une fois retenu, l’animal est « incorporé ».
Une prime journalière d’entretien et d’alimentation (fixée actuellement à 8,90 francs par chien) est allouée à l’unité. Le chien est alors soumis à une phase d’accoutumance progressive au milieu militaire.
Après une instruction élémentaire de huit semaines, appelée le « débourrage », il va subir une période plus technique de treize semaines mettant en œuvre ses qualités d’agressivité, de mordant. Selon les résultats obtenus, il sera orienté vers une spécialité (garde, accompagnement, pistage, recherche, éclairage, etc.). À ce stade, la « recrue » possède une réelle identité comportant un numéro matricule, un livret médical, un livret d’instruction, qui le suivront tout au long de sa carrière.
Bien évidemment, il est demandé aux maîtres de chiens de posséder les qualités requises pour obtenir le meilleur rendement de leur animal. C’est pourquoi les candidats doivent être volontaires, posséder une excellente forme physique et un niveau général supérieur à six.
L’équipe maître-chien est normalement indissociable. Elle est créée au 132e GCAT à l’occasion d’un stage de cinq semaines, nécessaire pour acquérir l’aptitude à la conduite d’un chien dans une mission de garde-accompagnement. Pour les autres spécialités, ce sera plus long. Le couple maître-chien ne sera dissous que par la « réforme » du chien dont la carrière s’achève après une durée de service de 8 à 10 ans. La séparation peut survenir lorsque le maître quitte l’armée. Dans ce cas le chien trouvera un nouveau maître à Suippes : il s’y habituera par une nouvelle période de cinq semaines.
Lorsque l’animal atteint l’âge de la retraite, il est le plus souvent cédé gracieusement à son maître (80 % des cas). Parfois il est maintenu au corps à titre de « mascotte » pour y finir sa vie, sans travailler ; parfois encore il est vendu à des tiers par le service des domaines. Lorsque les chiens sont devenus infirmes ou sont gravement malades, ils sont euthanasiés.
Les appelés et les engagés qui servent en qualité de maître de chien obtiennent un certificat pratique qui leur permet, s’ils le souhaitent, de trouver un emploi civil dans cette spécialité (police, gardiennage, etc.).