Aéronautique - Congrès de l'aviation de chasse et de reconnaissance, coupe Comète
Le dernier congrès de l’aviation de chasse et de reconnaissance a eu lieu sur la base aérienne de Cazaux du 9 au 13 juin 1986. Cette manifestation, organisée par l’Armée de l’air tous les deux ans, rassemble des officiers de l’état-major et des forces aériennes qui, par groupe de travail, doivent réfléchir sur des problèmes d’actualité concernant l’aviation de combat.
Dans le cadre de cette manifestation, tous les escadrons de chasse et de reconnaissance participent aux épreuves aériennes de la coupe « Comète ».
Le Congrès de la chasse
Placé sous la présidence du général de corps aérien Forget, commandant la Force aérienne tactique (Fatac), ce congrès était articulé en deux parties. La première était consacrée à l’étude de quatre thèmes de réflexion, qui portaient sur la guerre électronique, l’appui aérien direct au profit des forces terrestres, l’entraînement au tir concernant les munitions nouvelles, et les modifications techniques nécessaires sur les avions et les systèmes d’armes en période d’opérations. La deuxième partie avait pour but de donner aux congressistes et à tous les commandants d’unités de combat ayant participé à la coupe « Comète » une information générale sur les orientations prises par l’Armée de l’air et sur l’évolution des forces aériennes. Les sujets abordés ont concerné la politique du personnel, les plans d’équipement des forces et les programmes de matériels.
Au cours de la séance de clôture, présidée par le général d’armée aérienne Capillon, Chef d’état-major de l’Armée de l’air, en présence du général d’armée aérienne Mahlberg, inspecteur général de l’Armée de l’air, le général Forget a présenté les conclusions des divers travaux et a insisté sur la qualité de ceux-ci, la valeur des propositions et le sérieux, voire la passion, dans lesquels se sont déroulés les débats. Ces propositions vont être maintenant examinées par l’État-major de l’Armée de l’air afin d’en étudier l’opportunité et les possibilités d’application.
Prenant à son tour la parole, le Chef d’état-major de l’Armée de l’air a félicité les congressistes pour la qualité des conclusions présentées.
La coupe Comète
Créée en 1952 par l’ANORAA (Association nationale des officiers de réserve de l’Armée de l’air) pour resserrer les liens entre les officiers d’active et de réserve, la coupe Comète était remise en jeu cette année pour la 25e fois. Par rapport à l’édition de 1984, on pouvait noter : la première participation des avions Mirage 2000, l’absence de l’Escadron de chasse 2/10 « Seine » dissous en 1985, la première participation d’un escadron de l’École de chasse de Tours équipé d’Alpha Jet.
Participants
34 escadrons de l’Armée de l’air ont participé aux épreuves : 29 de combat (chasse et reconnaissance), 3 des écoles de l’Armée de l’air, 2 de transformation. Chaque escadron était représenté par une patrouille de deux avions pilotés par le commandant d’escadron et un sous-chef de patrouille.
Les épreuves aériennes
Deux missions aériennes étaient imposées à chaque équipage :
– Une mission d’assaut préparé qui comprenait trois épreuves : une reconnaissance à vue sur une zone déterminée qui consistait à repérer, sur un seul passage de la patrouille, tous les véhicules militaires positionnés dans cette zone ; l’attaque d’un objectif terrestre, matérialisé par des véhicules représentant un PC de division et le centre de transmissions associé ; un tir air-sol au canon, sur le champ de tir de Captieux ;
– Une mission air-air, qui consistait à tirer au canon sur une cible remorquée par un Jaguar, le score en tir, et la rapidité de la manœuvre étant les éléments prépondérants rentrant dans le décompte des points.
Il faut souligner l’aspect opérationnel de ces missions conçues dans un cadre tactique des plus réalistes : délais de préparation très courts ; conventions d’exercice simulant un environnement hostile ; attaques air-sol et air-air dans un minimum de temps ; respect des horaires à plus ou moins dix secondes.
Les missions ont donné lieu à une lutte très serrée où chaque équipe a donné le meilleur d’elle-même. Il faut signaler que l’agressivité, qualité indispensable de tout pilote de chasse, a été bien maîtrisée par chacun, car les règles de sécurité des vols ont été rigoureusement respectées.
Résultats
La coupe « Tactique », récompensant l’équipe ayant fait la meilleure mission d’assaut, a été attribuée à l’Escadron de reconnaissance 3/33 « Moselle » de Strasbourg équipé de Mirage III RD.
La coupe « Air-Air » a été confiée à l’Escadron de chasse 1/3 « Navarre » équipé de Mirage III E et stationné à Nancy, qui a été classé premier ex aequo avec l’escadron de chasse 3/2 « Alsace » équipé de Mirage 2000 et stationné à Dijon. Cette coupe, créée cette année, et offerte par l’association des pilotes de chasse, se veut le symbole des liens qui unissent les jeunes pilotes aux plus anciens.
Enfin la coupe « Comète », récompense suprême, honorant la patrouille ayant eu les meilleurs résultats sur l’ensemble des deux missions, a été attribuée à l’Escadron de chasse 3/2 « Alsace » classé premier, devant l’Escadron de chasse 1/2 « Cigognes » classé deuxième ; ils sont tous deux stationnés à Dijon et équipés de Mirage 2000.
Ainsi, pour sa première participation, le Mirage 2000 a brillamment démontré toutes les qualités de son système d’arme puisque les deux seuls escadrons qui sont équipés de cet avion de combat ont terminé aux deux premières places.
Cependant, comme les résultats globaux ont pu le faire voir, la qualité des hommes a été une fois de plus prépondérante. Ainsi, certains commandants d’escadrons ont compensé la moindre valeur intrinsèque de leur appareil par un professionnalisme de haut niveau.
Conclusion
Le Congrès de la chasse, qui a permis de rassembler, autour de thèmes de réflexion concernant l’aviation de chasse et de reconnaissance, des officiers mettant en commun leurs compétences dans les domaines techniques et opérationnels, a été encore cette année très utile et constructif. Toutes les propositions seront étudiées par l’État-major de l’Armée de l’air. Enfin la coupe « Comète » a été l’occasion de mesurer l’efficacité opérationnelle de nos unités de combat.
Au-delà des travaux et de la compétition, ce Congrès a permis à un grand nombre d’officiers de renouer des contacts et de procéder à des échanges fructueux qui contribuent à renforcer la cohésion de l’Armée de l’air.