Institutions internationales - « Décoloniser la Nouvelle-Calédonie » - Quel rôle pour la Finul (Force intérimaire des Nation unies au Liban) ? - Le complexe d'Archimède
S’il n’y avait la fermeté australienne, l’ANZUS (Australia, New Zealand, United States Security Treaty) subirait à coup sûr le sort du pacte de Bagdad (1955). Les coups de canif du Premier ministre néo-zélandais, M. David Lange, mettent à mal cette alliance bien que celui-ci refuse de l’admettre. Prétendre comme il l’a fait le 12 août 1986 que l’ANZUS reste en place car « il y a aura une entente entre les États-Unis et l’Australie et qu’il y aura toujours l’ANZAC [Australian and New Zealand Army Corps] » liant Wellington à Canberra, n’est-ce pas se parer d’un pacifisme de circonstance tout en demeurant dans l’ombre du grand voisin ? Il est vrai que le chef du gouvernement néo-zélandais se complaît dans de telles équivoques. Il semble même au diapason de son opinion publique puisqu’une enquête a fait ressortir que si 71 % de la population était hostile à la présence de navires à capacité nucléaire, 73 % d’entre elle souhaitait le maintien du pays au sein de l’ANZUS.
Toujours est-il que les États-Unis ont pris la décision de suspendre leurs obligations de sécurité envers la Nouvelle-Zélande. Une mesure qui risque bien de devenir définitive, puisque M. Lange a la ferme intention de faire voter par son parlement l’interdiction d’accès à ses ports aux bâtiments américains. Par contre, Washington a tenu à réaffirmer la poursuite de la coopération avec l’Australie, attitude qui donne toute satisfaction aux autorités de Canberra. À leurs yeux le moment n’est pas aux dissensions entre alliés alors que M. Gorbatchev vient d’afficher clairement l’intérêt de l’Union soviétique pour le Pacifique dans son discours de Vladivostok, le 28 juillet 1986. De plus la Chine populaire n’entend pas se laisser distancer dans la région et elle l’a bien montré en dépêchant, en mai dernier, le secrétaire général de son parti communiste, Hu Yaobang, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Papouasie-Nouvelle-Guinée ainsi qu’à Samoa et Fidji.
Le Pacifique n’est pas un lac américain, pour reprendre l’expression du vice-ministre soviétique des Affaires étrangères, et manifestement il est l’enjeu des grandes puissances. Cette situation chagrine les pays du Forum du Pacifique Sud (1971), ce qui les irrite au plus haut point, c’est la présence de la France dans la zone.
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