Le colonel Doly, qui vient de quitter l'Armée de terre active, et le lieutenant-colonel Philippot, officier de gendarmerie, se sont intéressés particulièrement aux problèmes de cette « armée ». À titre personnel, ils nous livrent dans cette chronique le résultat de leurs réflexions.
Défense en France - Libre opinion - Réflexions sur la Gendarmerie et la Défense opérationnelle du territoire (DOT)
Il n’est pas sans paradoxe que l’un des coauteurs de cet article fasse l’apologie d’une forme de défense, après en avoir condamné l’existence même avec sévérité. Il l’a fait et il continue de le faire au nom du principe élémentaire qu’on ne fonde pas la défense d’une nation comme la France sur l’acceptation a priori de l’invasion du territoire. Mais les menaces qui peuvent se manifester à l’extérieur du territoire national ne sont pas exclusives d’un combat mené en deçà des frontières.
Cette réserve exprimée, il est possible de s’engager sans restriction sur les deux idées suivantes : la défense du territoire est l’une des composantes de la défense globale de la France ; la Gendarmerie est en train d’y prendre sa place au prix d’une mutation profonde qui pourrait bien en faire la quatrième « armée » de notre pays, à côté de l’Armée de terre, de la Marine et de l’Armée de l’air.
La défense du territoire est un problème interministériel global et permanent, dont l’aspect dit « opérationnel » ne représente que la partie militaire. La Gendarmerie est une force chargée « d’assurer le maintien de l’ordre et l’exécution des lois ». Aussi, la décision de lui confier une part importante de la défense du territoire a-t-elle pu paraître comme une nouvelle attribution non fondée au regard des textes de base qui régissent l’organisation et le fonctionnement de cette institution.
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