Revue des revues
• La Military Review, organe professionnel de l’Armée de terre américaine, trahit actuellement l’intérêt que portent les États-Unis à la sécurité de leur flanc Sud. Elle consacre la totalité de son numéro d’août 1986 à l’Amérique centrale et aux problèmes qui s’y rapportent. Parmi ceux-ci, il y a ce que les Américains appellent « les conflits de faible intensité » (Low Intensity Conflicts ou LIC). C’est le sujet traité par le lieutenant-colonel Peter A. Bond, chef du Low Intensity Conflict Center au département des opérations conjointes et combinées à l’École d’état-major de Fort Leavenworth.
Le colonel Bond cherche d’abord une définition du concept. Ce n’est ni une réédition du Vietnam, ni de la contre-guérilla, ni de la défense intérieure. Toutes les Forces armées en sont parties prenantes ainsi que le pays tout entier. C’est quelque chose entre la paix et la guerre, qui couvre un large spectre d’actions. Officiellement la définition est la suivante : « un conflit de faible intensité est une lutte politico-militaire limitée, menée pour atteindre des objectifs politiques, sociaux, économiques ou psychologiques. Il est souvent de longue durée et va des pressions diplomatiques, économiques et psycho-sociales jusqu’au terrorisme et à l’insurrection. Un conflit de faible intensité est généralement restreint à une aire géographique et est souvent caractérisé par des limites imposées aux armes, aux tactiques, au niveau de violence qui sont utilisés ».
L’auteur fait remarquer que l’appréciation de faible intensité dépend de l’observateur. Les acteurs peuvent penser qu’ils sont pris dans un conflit aigu. Pour l’officier d’état-major, il est commode de distinguer cette forme de conflit pour monter des opérations situées à la partie inférieure du spectre. Quand il s’agit de limiter l’emploi des armes, des tactiques ou du niveau de violence, c’est du point de vue américain.
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