Institutions internationales - Sous la loi du dollar, du yen et du mark. Le COMECON (Conseil d'assistance économique mutuelle) a besoin de l'Occident
Que la majeure partie du contingent français de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) ait été retirée du Liban, à l’initiative, dit-on, du général finlandais ayant la responsabilité des Casques bleus, n’est en rien une péripétie parmi d’autres. Il y a bien des années, cela aurait pu paraître comme une simple relève. Mais le fait que nos soldats soient remplacés par des militaires venus de pays étrangers à la région n’est pas dépourvu de signification. C’est, tout simplement, reconnaître que le drapeau des Nations unies n’a plus valeur universelle. C’est admettre que des pays disposant à l’Assemblée générale de l’ONU d’une majorité de blocage bénéficient en outre d’un droit qu’ils ont acquis par les armes : celui de mettre en question la composition de toute force d’interposition des Nations unies, faute de quoi tel contingent sera systématiquement la cible privilégiée des francs-tireurs à la solde de tel ou tel État mécontent de la solution laborieusement imaginée au palais de Manhattan.
Dans la langue de ma grand-mère cela a un nom, celui de complicité. Complicité avec les extrémistes, et Israël ne peut plus dès lors être accusé d’intransigeance en ne quittant pas le Sud du Liban, mais seulement être taxé de clairvoyance et de prudence. Être vigilant aux frontières ne saurait être un sujet d’opprobre, nul ne le contestera. Mais ce retrait des casques bleus français comporte une autre leçon, à savoir qu’un pays comme la France ne peut plier ses liens historiques avec autrui au gré des dispositions d’un organisme international. Sa diplomatie s’en trouve diluée sans que nul ne lui en ait ensuite la moindre obligation.
Tout bon philosophe nous dirait que le monde moderne, enivré de scientisme a perdu la notion grecque du télos, la finalité. Les moyens succèdent aux moyens dans l’espoir d’un arrangement de circonstance. Et cela est tout aussi vrai en matière d’économie où les lois ne sont pas scientifiques autant qu’on le voudrait, puisqu’elles reflètent la vision du monde que nous imposent nos valeurs.
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