Faits et dires
* Celui qui a la responsabilité ultime de l’emploi de nos armes et, par là, de la décision dont dépend le sort du pays, c’est le Chef de l’État. Il doit, dès lors, logiquement pour assumer cette responsabilité, fixer les grandes options de la Défense nationale. Ces deux obligations ne sont pas séparables. Bien entendu, le Premier ministre et le gouvernement prennent une large part à l’initiative, à l’élaboration et au choix des options. À ce stade, rien de plus normal qu’une discussion quand les points de vue diffèrent. Mais la décision finale n’appartient qu’à un seul. Tel est le principe qui découle de l’article 5 de la Constitution.
Président Mitterrand, Le Point du 10 novembre 1986
* Mon refus de disséminer les missiles S4 placés sur des engins mobiles tient à ce que leur dispersion ne changerait pas les données du problème tout en désignant aux coups supposés la totalité de notre territoire et en risquant de compromettre l’unité de commandement qui n’appartient qu’au seul président de la République… Nous en revenons au point majeur : on ne peut discuter armes et priorités sans référence à la stratégie.
Président Mitterrand, ibidem
* L’emploi éventuel de l’arme nucléaire préstratégique a la valeur d’un ultime avertissement et se situe dans le cadre de notre stratégie globale de dissuasion. Elle ne peut être un élément d’une guerre conventionnelle ou d’une riposte graduée.
Président Mitterrand, au Conseil des ministres du 5 novembre 1986
* Une négociation qui aboutirait à une disparition totale des armes nucléaires américaines en Europe sans que les déséquilibres conventionnels et chimiques aient également été réduits serait dangereuse pour la sécurité de notre continent.
M. Jean-Bernard Raimond, ministre des Affaires étrangères, le 5 novembre 1986 à Vienne
* On ne saurait réduire la sécurité en Europe à la seule dimension Est-Ouest, ni la tenir pour un appendice de la sécurité définie entre les deux grandes puissances.
MM. Jean-Bernard Raimond, et Dietrich Gensher (respetctivement ministre
des Affaires étrangères de France et de RDA), Le Monde du 5 novembre 1986
* Une réduction des arsenaux atomiques ne peut être menée à bien de manière réaliste qu’en tenant compte des motifs qui ont obligé l’Occident à baser sa dissuasion sur le nucléaire. Parmi ces raisons, il faut compter l’inquiétude et l’insécurité dues à une présence massive des forces conventionnelles des pays du Pacte de Varsovie ainsi qu’à leur arsenal d’armes chimiques.
M. George Shultz, secrétaire d’État des États-Unis, le 5 novembre 1986 à Vienne