Institutions internationales - Union de l'Europe occidentale (UEO) : une charte de la sécurité en Europe occidentale ? - L'Otan ne veut pas se départir de la dissuasion nucléaire - La Communauté européenne sans budget
Le Sommet de Reykjavik d’octobre 1986 a nourri bien des craintes en Europe occidentale, faute d’être perçu comme un retour raisonnable à une certaine détente. Ces appréhensions ont donné sa couleur à la réunion parlementaire de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) du mois de décembre. Cette assemblée y vit une occasion de renforcer son rôle sans qu’il soit bien établi si elle devait constituer le second pilier de l’Otan comme le voudraient certains ou bien édifier un « espace européen de sécurité ». On conviendra que chacune de ces hypothèses reste fort problématique : n’a-t-on pas vu la Grande-Bretagne refuser tout mandat au président de l’UEO, M. Jacques Poos, qui lui aurait permis d’exprimer une vue commune auprès du Conseil atlantique ? D’autre part, la République fédérale d’Allemagne (RFA) ne soupçonne-t-elle pas la France de considérer l’UEO comme l’instrument propre à contester la suprématie de l’Otan ?
La controverse ne date pas d’aujourd’hui. En 1981, le secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, M. Georges Lemoine, avait présenté un plan de relance de l’UEO. Ses propositions étaient prudentes, mais elles suivaient l’intervention de M. Pierre Mauroy, alors Premier ministre, devant l’Institut de hautes études de défense nationale (IHEDN) où les Européens étaient invités à « réfléchir à la perspective d’un ensemble politique disposant d’une défense autonome » (voir Défense Nationale, octobre 1981, p. 22).
Depuis lors, chacun se mit à gloser sur les modalités d’une défense européenne. Les pages « débats » de notre confrère Le Monde en furent abondamment approvisionnées. Le point commun de toutes ces théories était de ne prendre réellement en compte ni la disparité des armements et des stratégies, ni les contraintes géopolitiques.
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