Afrique - Afrique : le pétrole est-il une manne ou un mirage ? - Le conflit du Tchad tourne au détriment de la Libye
Afrique : le pétrole est-il une manne ou un mirage ?
L’événement, que les économistes occidentaux ont appelé le « choc pétrolier », avait provoqué sur le continent africain, à partir de 1974, une division entre les États producteurs et les États consommateurs, accentuant les différends qui séparaient jusqu’alors les pays en voie de développement de ceux condamnés par la nature à une stagnation, voire à une régression en matière économique. Le malaise provenait en partie des illusions de solidarité continentale entretenues par les États producteurs « arabes » pour obtenir que tous les États africains condamnent la politique d’Israël d’une seule voix et rejettent l’influence de l’État juif. Ces illusions s’avérèrent bientôt évidentes devant l’amplitude des effets du « choc pétrolier » sur l’économie mondiale et notamment sur le cours des matières premières, effets qui furent mal compensés sur le continent par la générosité des États enrichis. Les intérêts nationaux devenant exigeants, chacun s’attacha à défendre les siens, ce qui ne fut pas sans conséquences politiques et contribua à la paralysie de l’Organisation de l’union africaine (OUA).
Le « contre-choc pétrolier », dont les premiers effets commencèrent à devenir très sensibles une dizaine d’années plus tard, ne mit pas un terme à la crise, bien au contraire puisqu’il étendit les symptômes alarmants à des États africains que la manne pétrolière avait protégés jusqu’alors. Les restrictions que s’imposèrent les pays consommateurs et le développement d’autres sources énergétiques avaient eu pour résultat d’amorcer la chute des cours. Après les records de 1981, la baisse du baril importé dans les pays occidentaux fut continuelle : de 37 dollars, il tomba à 29 dollars en 1984 puis à 26 en 1985. La guerre irano-irakienne, les difficultés que ce conflit entretint dans la « nation arabe », les divergences d’intérêts des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) (1), l’augmentation des exportations de pétrole d’URSS, second producteur mondial, le succès des prospections difficiles que le haut niveau des prix avait permis d’entreprendre dans des pays étrangers à l’organisation, pays qui tendaient à s’emparer d’une part de plus en plus grande du marché, tous ces facteurs accumulés précipitèrent la chute des cours durant l’année 1986.
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