Politique et diplomatie - Le « couple » et la crise
Il est évidemment trop tôt pour tirer de la nouvelle guerre israélo-arabe — ou plus exactement du quatrième round de cette guerre — les conclusions qu’elle comporte quant à la nature des rapports entre les deux Grands — le « Couple » — des relations des États-Unis avec l’Europe, a fortiori quant à l’évolution de la situation dans la région. Toutefois, un certain nombre d’observations peuvent dès maintenant être faites, sans prétendre en épuiser la liste, ni surtout en tirer des leçons définitives.
Je traiterai d’abord des questions relatives aux relations entre l’Union Soviétique et les États-Unis. Après les entretiens américano-soviétiques qui ont marqué l’année 1972, les déclarations communes qui, en 1973, ont énoncé les principes qui devaient commander le comportement réciproque des deux gouvernements, après les accords qui ont conduit à la fin de l’engagement américain au Vietnam, quelques conclusions s’imposaient, Washington et Moscou avaient exprimé leur conviction :
1° qu’un conflit direct entre eux était « impossible » ;
2° qu’il fallait prévenir les conflits éventuels susceptibles d’impliquer les deux grands ;
3° qu’étant bien entendu que chacun des deux avait des intérêts différents, voire opposés à maints égards, il était cependant possible et souhaitable de développer leur coopération dans tous les domaines où leurs intérêts étaient convergents. La « communication » permanente décidée par Washington et Moscou avait pour but d’atteindre ces trois objectifs : éviter tout risque de confrontation directe ; éviter de se laisser entraîner dans un conflit mettant en cause des alliés ou des protégés ; permettre la coopération dans les domaines où il existe un intérêt réciproque, par exemple la limitation de la course quantitative aux armements, la coopération dans l’exploration spatiale, le développement des échanges, l’exploitation en commun de certaines richesses naturelles, etc.
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