Armée de terre - L'Armée de terre repense sa communication - Orchidée (Observatoire radar cohérent héliporté d’investigation des éléments ennemis)
L’Armée de terre repense sa communication
L’importance du rôle de l’Armée de terre dans la défense, le volume et la sophistication de ses matériels en font une grande institution aux missions multiples et à l’organisation complexe ; la diversité de ses armes (fantassins, mécanisés, cavaliers, artilleurs, parachutistes, légionnaires, chasseurs, etc.) et la dispersion géographique de ses unités rendent son appréhension difficile pour beaucoup de Français.
Placée au cœur de la défense, premier échelon de la dissuasion, l’Armée de terre est présente dans tous les engagements militaires de la France. Elle assure la plus large part dans les domaines de la solidarité nationale et des rapports Armée-nation. Elle réalise de façon tangible le lien entre la volonté de défense et la dissuasion, en particulier par la conscription dont elle supporte l’essentiel.
L’Armée de terre est au cœur des techniques modernes. Les armements intègrent une part croissante des technologies de pointe. Elle participe très largement aux recherches et développements, et les ressources qu’elle y consacre croissent de façon continue. Ses personnels, héritiers des valeurs militaires traditionnelles, sont formés pour maîtriser les technologies modernes.
Ce rapide survol donne la mesure des changements profonds survenus dans l’Armée de terre depuis quelques années. Cependant, si l’image qu’en ont les Français est bonne – tous les sondages récents témoignent d’une sensible amélioration – elle ne semble pas encore à la hauteur des mutations survenues, pas plus qu’elle ne correspond à son poids réel dans la défense et au rôle qu’elle y tient.
L’Armée de terre estime donc possible d’obtenir mieux et le moment venu de franchir un nouveau pas, d’autant plus que la médiatisation de la société d’aujourd’hui donne à la communication un caractère opérationnel : il n’est plus possible d’agir sans communiquer tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Au-delà du climat de sympathie déjà instauré doit succéder une politique volontariste afin de développer une image plus positive et dynamique. Dans ce but, l’Armée de terre a décidé de restructurer ses moyens de communication et de se doter des nouveaux équipements qu’offre le développement considérable des techniques modernes.
Les structures de communication vont donc être réorganisées à partir du 1er août 1987. Le service de communication de l’Armée de terre, directement rattaché au cabinet du général chef d’état-major de l’Armée de terre, intégrera l’ensemble des fonctions de communication de cette armée (information générale, information presse, information interne, information en vue du recrutement, relations publiques) jusqu’alors réparties entre divers organismes. Par ailleurs, l’Armée de terre, en faisant appel à une société spécialisée, a pris conscience de son image et des lacunes de celle-ci. Elle a conclu à la nécessité de mieux s’identifier, de se faire connaître comme force de défense, de renouveler son style de présence et d’améliorer des actions spécifiques de recrutement qui s’appuient sur cette nouvelle image.
Cette campagne de communication est axée sur le thème : « Beau temps, terre calme – De toutes nos forces ». Ce sujet est ainsi expliqué par le service d’information et de relations publiques de l’Armée de terre dans une brochure récemment remise à la presse : « La terre… harmonie des sommets enneigés ourlés comme la crête des vagues de nos côtes, de nos plages. Équilibre des champs et des forêts. Notre terre, c’est bien autre chose encore. C’est celle où grandissent et vivent ceux que l’on aime ; c’est celle de la liberté. Protégeons-la avec détermination. Ces terres sont les nôtres, les terres de France. Les protéger, c’est notre vocation, notre mission, notre métier ; vocation parce que nous les aimons, parce que nous y vivons ; mission qui nous a été confiée par toute la Nation. Une confiance qui est la raison d’être de notre résolution, de notre volonté. Métier aussi, parce que les technologies ont besoin d’hommes et de femmes compétents, formés, sûrs. Beau temps, terre calme. L’aspiration de tous, la détermination de ceux qui à toute heure, à tout moment, vivent de toutes leurs forces l’Armée de terre ».
Afin de mieux signer sa communication, l’Armée de terre vient de se doter d’un « logo » : une marque, un signe d’appartenance qui contribuera désormais à la faire connaître et à lui donner son unité.
Puis c’est une série d’opérations menées en 1987 à compter du mois d’avril. Campagne télévisée avec vingt-sept spots de quinze secondes diffusés sur Antenne 2 et FR3 jusqu’au début de mai. Le 21 avril est lancée une publicité de recrutement dans la presse jeune et régionale pour les sous-officiers et les engagés volontaires. Du 7 mai au 12 juin sont insérées des pages spéciales dans la presse magazine afin de relayer l’action de la télévision. Tout au long de l’année se déroule la promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr sous la forme de publicités en simples ou doubles pages dans les supports écrits destinés aux étudiants et aux parents. Au début de juin, est publiée une nouvelle plaquette de l’Armée de terre ; ce document de trente-deux pages est une présentation élaborée à partir de très nombreuses photographies prises en début d’année dans le cadre d’une opération « Nouveaux regards », hommes, missions, technologies : le nouveau visage de l’Armée de terre. Enfin en septembre devrait débuter la deuxième vague de la campagne télévisée sur TF1, Antenne 2 et FR3. L’action de communication de l’Armée de terre serait, en principe, programmée sur trois ans.
L’Armée de terre s’est lancée dans une innovation qui devrait porter ses fruits vers l’extérieur tout autant qu’à l’intérieur d’elle-même. Le général chef d’état-major faisait remarquer, lors de la présentation à la presse de cette campagne, que « si des moyens puissants et modernes (télévision, presse, affiches) vont affirmer et enrichir l’image de l’Armée de terre et valoriser son recrutement, c’est, à côté de ces grands médias, à chacun, à son niveau de responsabilité, qu’il appartient de relayer la communication ».
Orchidée
Sous cette appellation se cache un radar doppler installé sur l’hélicoptère AS332 Super Puma, destiné à la surveillance du champ de bataille.
L’engagement du corps de bataille sur une ou deux directions stratégiques, la nécessité d’acquérir les renseignements en temps quasi réel et l’impossibilité technologique d’obtenir l’information nécessaire avec un système unique de surveillance, ont conduit l’Armée de terre à organiser la surveillance du champ de bataille avec trois systèmes (les écoutes électroniques étant effectuées par un système distinct) : on trouve donc un système majeur de surveillance permanente des mobiles sur zone à base de radars Orchidée ; ce dispositif est complété par deux moyens non permanents, le premier composé de missiles légers télépilotés (RPV, Remotely Piloted Vehicule) adaptés à la tranche 0-40 kilomètres de la ligne des contacts, le second de missiles longue portée programmés (CL-289) adaptés à la tranche 40-150 kilomètres et interopérables avec certains moyens de reconnaissance de l’Armée de l’air.
Volant à une cinquantaine de kilomètres en retrait de la ligne des contacts, le système Orchidée permettra de détecter et localiser des colonnes ou des concentrations de véhicules jusqu’à une centaine de kilomètres dans la profondeur du dispositif adverse. Il transmettra en temps réel ses informations à des stations mobiles d’exploitation reliées au commandement par l’intermédiaire du réseau Rita (Réseau intégré des transmissions automatiques).
Le lancement de la phase d’industrialisation est effectué en 1987 et les essais du prototype sont prévus entre 1988 et 1991.