Marine - L'activité de la Marine en 1986
En 1986, les navires de la Marine nationale, y compris les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), ont effectué environ 400 000 heures de mer, et ses aéronefs près de 100 000 heures de vol. Ces nombres sont sensiblement constants depuis plusieurs années, malgré la diminution régulière et importante du nombre d’unités, et montrent bien que la Marine « tient la mer » dès le temps de paix pour y exécuter des tâches aussi nombreuses que variées, tout en continuant à mener l’entraînement qui garantit l’aptitude des forces aéronavales à accomplir toutes les missions qu’elles peuvent recevoir.
Le corollaire de cette situation est l’accroissement du nombre de jours de mer accomplis par chaque navire. En 1986, il atteint en moyenne 105 jours pour les bâtiments de combat contre moins de 100 il y a trois ans. Cette moyenne recouvre de fortes disparités entre les divers types de navires, puisqu’elle est de 118 jours pour les grands bâtiments de combat, atteignant 146 pour les avisos-escorteurs. Des disparités existent également à l’intérieur d’un même type en raison des périodes d’indisponibilité pour entretien, et certains avisos auront navigué plus de 180 jours en 1986. Les SNLE dans le cycle opérationnel auront, eux, navigué plus de 250 jours, ce qui est rendu possible par l’existence de deux équipages.
Cette situation peut paraître bénéfique, car c’est bien sur mer qu’on apprend à naviguer et des navires ayant un tel taux d’activité ne peuvent qu’être en excellente condition. Il faut cependant l’examiner de plus près, car d’une part la capacité opérationnelle des navires dépend des conditions dans lesquelles ils sont employés et des concours dont ils disposent pour leur entraînement, et d’autre part, les navires de combat sont des outils coûteux qu’il importe de ne pas fatiguer prématurément par un surcroît d’activité que n’accompagnerait pas un supplément d’entretien toujours onéreux : quel que soit l’intérêt de disposer en permanence à la mer d’un grand nombre de bateaux, et il est indéniable en ce qui concerne les SNLE dont la mission est remplie dès qu’ils sont à la mer, il ne faut pas perdre de vue qu’une flotte « classique » est d’abord un instrument de combat qu’il faut maintenir en disponibilité opérationnelle au moindre coût pour pouvoir en disposer sans restrictions lorsque les circonstances l’exigent, et qu’alors, il importe de disposer simultanément à la mer d’un grand nombre de bateaux pourvus d’un potentiel important et d’équipages endurants et entraînés.
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