Institutions internationales - Le Dow Jones, victime de M. James Baker (secrétaire au Trésor) et des ordinateurs - Confusion à l'UNESCO - La démagogie du Commonwealth
Le Dow Jones victime de M. James Baker et des ordinateurs
Ici même, le mois dernier, nous attirions l’attention sur les dangers d’une économie fascinée par les marchés boursiers au détriment des investissements. Cela contraignait, expliquions-nous, les décideurs à un pilotage sans visibilité, les mouvements de capitaux n’étant plus surveillés ni même perçus immédiatement. Ce que nous ignorions alors et que vient de nous apprendre la tourmente déclenchée le 19 octobre à Wall Street, c’est que les ordinateurs qui ont remplacé le téléphone et le crayon du courtier pouvaient accélérer sans contrôle un mouvement d’affolement de la Bourse. Étant dotés de programmes fort complexes qui s’activent spontanément pour vendre dès qu’une action atteint un certain cours, ils ont précipité un mouvement qu’il eût fallu pondérer. Souhaitons que les responsables du programme américain de la guerre des étoiles sauront en tirer les conclusions qu’il convient.
Si toutefois l’électronique a eu un effet pervers, il faut bien reconnaître qu’au départ le responsable de cette bourrasque a bel et bien été le secrétaire américain au Trésor. M. James Baker. L’annonce d’un déficit de la balance commerciale des États-Unis plus important que prévu pour le mois d’août avait déjà fait l’effet d’une douche froide. Manifestement furieux de voir que la République fédérale d’Allemagne (RFA) augmentait ses taux d’intérêt au lieu de relancer sa consommation comme le voudrait Washington, M. James Baker fit savoir, avec une étonnante légèreté, que les États-Unis pourraient bien laisser le dollar aller à la dérive. Cynisme ou bluff, on ne sait encore. Sans doute le secrétaire d’État américain espérait-il amener à résipiscence les Allemands et les Japonais en les menaçant d’une crise. L’effet de ce chantage, fait le samedi 17 octobre, fut désastreux : le surlendemain, le Dow Jones perdait 508,32 points, soit une chute de plus de 22 %, c’est-à-dire supérieure à celle du jeudi noir de 1929.
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