Faits et dires
* Rien ne permet d’affirmer que l’ultime avertissement de la France à l’agresseur serait délivré sur le territoire allemand. La stratégie nucléaire de la France s’adresse à l’agresseur et à lui seul pour le dissuader, n’oublions jamais cela.
Président Mitterrand, le 19 octobre 1987, à Bonn
* Cessons de vouloir gagner la guerre, dépêchons-nous de l’interdire… C’est à l’Alliance de se situer en amont d’une guerre pour l’interdire. En aval, il ne resterait rien.
Président Mitterrand, le 20 octobre 1987, à Aix-la-Chapelle
* Toute arme nucléaire appartient à la stratégie de la dissuasion. Les Pluton et Hadès relèvent de l’emploi stratégique de nos armes… Je suis tout à fait de ceux qui pensent que l’arme à neutrons doit être fabriquée. Sa capacité de rayonnement limitée et de destruction infernale pour ceux qui la subissent, ressemble plus à un tir d’artillerie, comme dans les conflits antérieurs, qu’à une guerre nucléaire.
Président Mitterrand, le 22 octobre 1987, à Hanovre
* L’Europe de la défense ne se conçoit pas en dehors de l’Alliance atlantique. Si l’on veut que cette alliance soit plus forte, il faut responsabiliser davantage les Européens, c’est-à-dire, selon l’expression maintenant consacrée, renforcer le pilier européen de l’Alliance. Ensuite l’UEO (Union de l’Europe occidentale) a vocation à devenir une pièce maîtresse de la défense européenne même si la prise en compte de la défense du flanc Sud suggère d’élargir bientôt cette union à l’Espagne et au Portugal… L’Europe ne peut être garantie contre une attaque conventionnelle ni par les seules forces conventionnelles ni par le seul niveau stratégique de la dissuasion nucléaire. Il faut, avant qu’intervienne la dissuasion stratégique, du nucléaire intermédiaire, suffisamment impressionnant pour que l’agresseur le redoute, suffisamment limité pour que son emploi soit crédible.
M. André Giraud (ministre de la Défense), interview au Figaro du 16 octobre 1987