Dans sa magistrale étude, intitulée « Le Corps expéditionnaire français en Italie » (octobre et novembre 1945), le général Carpentier ne semble pas avoir disposé de la place nécessaire pour évoquer le rôle de l’Armée de l’air française. Aussi paraît-il juste de déterminer la part qui revient à celle-ci dans la victoire.
L'Armée de l'air française dans la campagne d'Italie
Il faut d’abord préciser que les Tactical Air Force et Strategical Air Force constituant « l’aviation qui, tout au long de la campagne d’Italie, travaille de près ou de loin au profit du C. E. F. » comprenaient des formations anglaises, américaines et françaises. L’inclusion de ces dernières dans le cadre d’un commandement allié s’imposait en effet, pour de multiples raisons, dont nous ne voulons retenir que les suivantes. Les nécessités de la bataille aérienne, qui est une sur un théâtre d’opérations déterminé, exigeaient l’unité de commandement ; le caractère même du théâtre italien, frontalement étroit, mais très vulnérable en profondeur, accentuait l’obligation d’une manœuvre aérienne unique. Il ne pouvait, en outre, être question d’affecter en propre des forces aériennes au C. E. F., puisque, composé au début de deux divisions, il n’a jamais dépassé le total de quatre, ce qui ne justifiait pas l’appui d’une grande unité aérienne. C’est pourquoi, intégré lui-même dans l’organisation terrestre alliée, le C. E. F. a dû profiter, au même titre que les autres G. U. alliées, de l’action nuancée des Tactical Air Force et Strategical Air Force.
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Dès la phase préparatoire des opérations, les premières unités françaises — des unités de chasse — furent engagées au fur et à mesure de leur mise sur pied. En juin 1943, les groupes II/5 « Lafayette » et II/7 « Nice » participèrent à la préparation aérienne qui aboutit à la prise de l’île de Pantellaria, opération réalisée uniquement par les Forces aériennes. En septembre 1943, lors de la campagne de Corse, les seules unités de l’Air qui participèrent à la prise de l’île furent les groupes de la 1re escadre (I/3 « Corse » et II/7 « Nice », puis I/7 « Provence ») qui réussirent à abattre 24 avions ennemis.
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