Institutions internationales - La ligue arabe face à l'Iran - L'Europe à la conquête de la banlieue terrestre
Bien que notre monde moderne les apprécie immodérément, les Conférences au sommet ne méritent pas toujours les éloges qui leur sont distribués par les diplomates et les médias. La réunion de la Ligue arabe à Amman, au mois de novembre dernier, a été saluée comme un réel succès. Pourquoi ? Parce que le roi Hussein de Jordanie a permis l’accolade entre les présidents d’Irak et de Syrie ; parce que l’Iran qui agace au plus haut point l’Occident y a été formellement condamné. Cela suffirait-il à justifier les vivats ?
Sans doute est-ce un succès personnel pour le souverain jordanien que d’avoir pu convoquer cette Conférence : il y avait plus de cinq ans que la Ligue arabe n’avait pas fait le point sur la situation. Un autre sujet de satisfaction est, bien sûr, la liberté accordée aux États qui le souhaitent de renouer leurs liens diplomatiques avec l’Égypte, mise à l’écart de la Ligue depuis les Accords Sadate-Béguin de mars 1979. Encore ne s’agit-il que d’une voie moyenne puisque l’Égypte n’est pas réintégrée au sein de la Ligue arabe. Cinq pays ont aussitôt mis à profit cette ouverture pour rétablir leurs relations avec Le Caire : le Koweït, le Yémen du Nord, les Émirats arabes unis, le Maroc et l’Irak. La Ligue arabe compte 21 membres…
Pour le reste, qu’en est-il réellement ? Au sujet du Proche-Orient, la Conférence accepte l’idée d’une réunion internationale sous l’égide de I’ONU, avec participation de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Celle-ci avait cependant fait capoter le Sommet de Fès, en novembre 1981, par son refus du plan élaboré par le prince saoudien Fahd sous prétexte qu’en affirmant « le droit de tous les États de la région à vivre en paix » il entérinait la reconnaissance d’Israël. Pourtant au mois de septembre suivant, toujours à Fès, le plan de paix arabe n’admettait-il pas cette existence d’Israël en reconnaissant que « le Conseil de sécurité de l’ONU garantit la paix entre tous les États de la région » ? Sans doute les propositions que venait de faire, en ce début de septembre 1982, le président Reagan, cherchant « à concilier les inquiétudes légitimes de Jérusalem et les droits légitimes des Palestiniens » avaient-elles paru raisonnables. Il y eut cependant l’intransigeance de l’État hébreu qui était sommé par Washington de ne plus installer de colonies juives en Cisjordanie.
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