Afrique - Maghreb : avenir des alliances dans « l'après-Bourguiba » - Le Niger, pôle de stabilité
Maghreb : avenir des alliances dans « l’après-Bourguiba »
Deux chefs d’État africains ont été renversés à un mois d’intervalle en octobre (Thomas Sankara, Burkina Faso) et novembre 1987 (Habib Bourguiba, Tunisie). L’un hésitait à imposer à son pays le carcan d’un nouveau parti unique contrairement aux vœux de son entourage, l’autre, s’appuyant sur un mouvement politique déclinant, ne parvenait pas à mettre un terme à un règne devenu de plus en plus autocratique et de moins en moins capable de réprimer, sans faire usage de la violence, les tendances qui s’opposaient à son idéal de société laïque où la culture musulmane pourrait s’adapter aux usages occidentaux.
Les différences entre les deux événements ne s’arrêtent pas là. Au Burkina Faso, les successeurs du président Sankara devront faire face à l’opposition de tous les milieux, notamment de la jeunesse qui trouvait des raisons d’espérer dans les déclarations lyriques et les mesures pragmatiques du chef du « Conseil national de la révolution » ; il est vraisemblable d’ailleurs qu’ils seront amenés à restreindre encore davantage les libertés. En Tunisie, au contraire, le général Zine el Abidine Ben Ali est accueilli comme un libérateur par les partis d’opposition et apparemment par la population, qui appréhendait les troubles de la fin du régime, tout en la souhaitant rapide, et qui pensait que le président Bourguiba n’était plus en mesure d’organiser lui-même sa succession.
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