Défense dans le monde - Dissuasion sélective - La Force d'intervention rapide italienne
Le 12 janvier 1988, le gouvernement américain a publié un document de 70 pages intitulé Discriminate deterrence, ce que l’on peut traduire par « dissuasion sélective ». Rédigé par une commission présidée par MM. Fred Iklé, sous-secrétaire à la politique de Défense, et Albert Wohlstetter, fameux stratège de la dissuasion, c’est un rapport adressé au secrétaire à la Défense et à l’assistant du président pour les Affaires nationales de sécurité. Parmi les onze membres de la commission, on relève trois officiers généraux en retraite, les généraux Goodpaster et Vessey, l’amiral John Holloway III, mais aussi des personnalités comme Zbigniew Brzezinski, Henry Kissinger et le professeur Samuel Huntington, un bien curieux mélange quand on connaît un peu la defense community américaine.
Le mandat de la commission était de réfléchir à une stratégie à long terme et « intégrée ». Le mot stratégie doit être pris dans son sens strictement militaire : il s’agit de décider des forces et des moyens nécessaires et de la conduite de négociations internationales dans ces domaines. Le long terme traduit le fait que le Pentagone travaille déjà sur ce qui entrera en service en 2010. Il faut également couvrir un très large éventail de conflits possibles, prendre en compte toutes les données du problème, unifier les stratégies des trois armées en profitant de la récente réorganisation du commandement.
Dans la présentation de son travail, la commission a résumé ses conclusions en neuf idées majeures :
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