L’école d’application des officiers de Marine en campagne

Loin des rigueurs de l’hiver que subit la métropole, le groupe école que composent le porte-hélicoptères Jeanne-d’Arc et l’aviso Commandant-Bourdais séjourne actuellement en Polynésie française. Après la visite de Mururoa, cœur technique de notre dissuasion, les deux bâtiments ont fait quelques jours d’escale à Papeete avant de se rendre à Bora-Bora, l’une des îles Sous-le-Vent, où les officiers-élèves pratiqueront les habituels travaux d’hydrographie. Voilà pour l’exotisme. S’il n’est pas à négliger, il ne constitue pour autant qu’un aspect anecdotique de la campagne annuelle de « l’École d’application des officiers de Marine » qui est avant tout une « croisière d’instruction ». Son but est de transformer les officiers-élèves issus de leurs différentes écoles en officiers capables de servir efficacement dans les postes qui les attendent dans quelques mois.

L’École d’application a été créée en 1864. Avant cette date, les jeunes officiers devaient acquérir à bord des navires où ils étaient affectés pour leur premier embarquement les connaissances pratiques qui leur manquaient. Cette solution n’était plus viable, dès lors que les navires devenaient de plus en plus complexes en recourant aux techniques les plus diverses. Aujourd’hui, une campagne de cinq mois permet à 164 officiers-élèves, tous corps et nationalités confondus, de pratiquer le quart à la mer et la garde au mouillage, de comprendre les rouages essentiels d’un grand bâtiment de combat et de s’initier aux opérations aéromaritimes. Elle leur permet également de compléter leur formation générale par les échanges qui s’instaurent entre eux et les contacts nombreux et variés qu’ils peuvent avoir avec les pays visités et leurs marines. L’École d’application est bien l’achèvement de la troisième année du cycle de formation initiale de nos officiers, dont la majorité vient de passer vingt-sept mois à l’École navale.