Institutions internationales - Les acquis de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE)
À Vienne, la troisième conférence bilan de la CSCE (de 1986 à 1989) a pris fin à la satisfaction générale. Seule la Roumanie, tout en signant le texte final, a fait savoir qu’elle ne s’engageait aucunement à en appliquer toutes les clauses. Certes, ce document n’est pas aussi astreignant qu’un véritable traité et on peut, avec le professeur Pierre Hassner, se demander « si la parole a une valeur en soi quand elle ne se traduit pas en actes concrets ». La remarque vaut tout autant pour la Conférence de Paris sur les armes chimiques (du 7 au 11 janvier 1989) que pour le processus d’Helsinki (1975), à cette différence près que ce dernier paraît désormais sur la bonne voie.
Les 35 signataires du document final de Vienne réaffirment la validité du décalogue d’Helsinki qui stigmatisait notamment le recours à la force, imposait le respect de la souveraineté de chaque État, consacrait les libertés fondamentales de l’Homme et le droit des minorités, avant d’encourager les échanges d’informations et la coopération dans les domaines les plus divers comme l’économie, la science, la protection de l’environnement, la culture et l’éducation. Nous étions en 1975 et les pays de l’Est voyaient ainsi se réaliser leurs tentatives des années d’après-guerre : plans Rapacki (1957) et Gornulka (1956), puis appel de Bucarest.
L’euphorie avait disparu à la conférence de Belgrade, qui en mars 1978 s’acheva par l’adoption d’un texte peu satisfaisant. Il y était admis qu’aucun consensus n’avait pu être obtenu pour nombre de propositions. L’URSS, notamment, s’était alors opposée à toute mention des droits de l’Homme, cette question lui paraissant propre à favoriser l’ingérence de tiers dans les affaires intérieures d’un pays. Il faut rappeler qu’à l’époque les autorités de Moscou étaient irritées par le comportement des dissidents. Cinq ans plus tard, à Madrid, un pas est franchi avec la mention formelle des droits de l’Homme et l’annonce de négociations sur le désarmement en Europe. Enfin, lorsque s’ouvrit la conférence de Vienne, le 4 novembre 1986, l’Union soviétique était sous la direction de Mikhaïl Gorbatchev dont la glasnost et la perestroïka permirent aux négociateurs de progresser en plusieurs domaines.
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