Défense à travers la presse
Un fait émerge en ce début d’année 1989 : la conférence de Paris sur les armes chimiques, préparée dans des délais assez réduits mais suffisants pour en assurer le succès. Peu avant, un nouvel incident entre la flotte américaine et l’aviation libyenne avait obligé l’Europe à retenir son souffle. Washington, on s’en souvient, accusait alors Tripoli de construire un vaste complexe chimique à Rabta, manifestement appelé à fabriquer des armes aux yeux du Pentagone, seulement destiné à fournir des produits pharmaceutiques selon la Libye. Dès lors l’incident aérien au large du golfe de Syrte, conduisant à la mort de deux pilotes libyens, fut interprété de diverses manières et nous ne retiendrons que trois versions publiées par nos confrères.
Pour Pierre Haski, de Libération, le 5 janvier 1989, il est évident que Mouammar Kadhafi persiste à jouer son rôle d’agitateur international :
« Kadhafi accumule toujours les causes d’hostilité. Ses liens avec le terrorisme que dénonçaient les Américains en 1986 n’ont pas disparu : l’affaire Valente a rappelé ses relations étroites avec le groupe Abou Nidal, une des pistes évoquées dans la destruction du Boeing de la Pan American World Airways (PAN AM). D’autre part, au moment où Washington engage un dialogue avec Yasser Arafat, la Libye choisit sans hésiter le camp des extrémistes palestiniens opposés au leader de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Enfin, avec la fabrication d’armes chimiques, les Américains portent contre la Libye l’accusation la plus grave du moment ».
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