Défense en France - La participation française aux missions de maintien de la paix
Le 10 décembre 1988, à l’université d’Oslo, M. Perez de Cuellar recevait le prix Nobel de la paix, attribué aux « forces de maintien de la paix » de l’ONU. Celles-ci étaient représentées à la cérémonie par 17 casques bleus, parmi lesquels le brigadier-chef Mathieu du 93e régiment d’artillerie de montagne. Cette récompense donne l’occasion de faire le point de la participation française à ces missions, mal connues en raison de leur répétition, de leur diversité, et de la complexité des situations, et dont les 40 ans d’histoire ont été décrits par le général Le Peillet (1).
Sans doute convient-il d’abord de noter les formes différentes de ces missions : les premières dans le temps sont des missions d’observation, exécutées par des officiers non armés, baptisés « bérets bleus », à partir de 1957 ; les autres sont des missions de maintien de la paix, confiées à des unités armées, baptisées « casques bleus », mais ne devant ouvrir le feu qu’en cas de légitime défense ; l’intervention en Corée de juin 1950 à octobre 1953 répondait au concept de sécurité collective, défini par la Charte des Nations unies (article 42 du chapitre VII), mais devenu caduc en raison des divergences au sein du Conseil de sécurité ; en dehors du cadre de l’ONU, des forces d’interposition ou de sécurité ont été engagées à la demande d’États menacés ou troublés (2).
Ces diverses interventions répondent à des caractéristiques communes : l’acceptation et la coopération de l’État hôte ; le choix des observateurs et des contingents parmi les États ayant sur place une représentation diplomatique ; l’emploi des armes limité à la légitime défense. On observe en outre pour les forces de l’ONU, une réticence à engager des membres permanents du Conseil de sécurité. Ce dernier principe, qui explique la prépondérance des détachements nordiques africains et asiatiques parmi les forces de l’ONU, n’a cependant pas toujours été appliqué.
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