Revue des revues
• « Les réductions des armements classiques en Europe ». Dans la revue britannique Survival de mars et avril 1989, le général John R. Galvin, actuellement commandant suprême interallié en Europe (SACEUR), nous donne quelques-unes de ses idées sur la maîtrise des armements en Europe. Pour lui, la situation économique de l’URSS a obligé Gorbatchev à écouter des propositions que lui faisaient depuis longtemps les Occidentaux pour réduire les forces classiques en Europe. Les diminutions unilatérales qu’il a effectuées sont une reconnaissance du fait que les forces du Pacte de Varsovie dépassent de beaucoup ce qui leur serait nécessaire pour assurer une simple défense. Pour la première fois depuis 1945, des négociations deviennent possibles.
Le général Galvin pense que ces dernières doivent renforcer les stratégies de l’Alliance, riposte adaptée et défense de l’avant. Elles sont difficiles parce qu’il n’est pas aisé de comparer les forces militaires des deux parties et qu’il y a interaction entre les catégories de moyens. Le danger principal pour l’Ouest provient des forces blindées soviétiques stationnées en avant, et de leur infrastructure faite pour l’offensive. La réorganisation en cours rappelle celle qui a permis à l’URSS ses opérations offensives de 1944 et de 1945. L’Otan ne dispose d’aucune supériorité aérienne. La supériorité maritime ne permet que de soutenir une défensive, la Marine n’occupe pas le terrain.
Dans l’esprit du général Galvin, une simple comparaison statique des forces de chaque partie ne peut suffire. On doit parler en termes de temps et d’espace, examiner la rapidité avec laquelle le Pacte peut mobiliser et renforcer ses forces de l’avant. L’Alliance ne peut accepter de petites réductions mutuelles. Même dissymétriques, elles affecteront peu le Pacte et donneront un sentiment de fausse sécurité aux Occidentaux. Déjà le théâtre Centre-Europe ne dispose pas de réserves suffisantes. En réduisant les moyens actuels, on obligerait le commandement allié à mener des opérations très mobiles en cédant du terrain. L’ossature des armées modernes est faite de chars, d’artillerie, d’infanterie motorisée, c’est ce qu’il faut réduire par destruction. Une zone interdite aux chars en Centre-Europe n’a pas de sens, étant donné la mobilité des forces soviétiques. La notion de préavis stratégique est essentielle ; celui-ci déterminera ce que doit garder l’Alliance, et les moyens de transport à partir des États-Unis.
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