Défense en France - Les formes non militaires du service national (suite et fin)
Depuis la loi de 1965, 110 000 jeunes Français ont volontairement servi en coopération à l’étranger, en proposant leur concours à l’effort d’assistance engagé par la France, au titre de l’aide au développement. Ce service s’est progressivement élargi aux Nations industrialisées, où il participe à notre effort d’expansion économique et à la diffusion de la culture française.
Avant de retracer cette évolution, il convient d’en décrire les règles de fonctionnement, précisées – par la loi du 6 juillet 1966 qui consacre le caractère strictement civil de la coopération et de l’aide technique, et définit le régime administratif, disciplinaire et pénal des Volontaires du service national (VSN) – par la loi du 3 juillet 1970 qui fixe la durée du service à 16 mois (1) et accorde un report d’incorporation jusqu’à 25 ans pour les VSN (27 ans pour les médecins), alors que le service militaire est ramené à 12 mois (2). Un bureau unique de gestion est créé en 1969, il devient en 1978 le Bureau commun du service national de la coopération (BCSN). Dirigé par un officier général du cadre de réserve, il assure l’interface entre le ministère de la Défense et les ministères bénéficiant de volontaires : Coopération, Affaires étrangères, Économie et Finances, Commerce extérieur. Implanté 57 boulevard des Invalides, le BCSN est chargé de l’information des candidats de leur présélection, de la collecte et du suivi des dossiers, ainsi que de la gestion statutaire des intéressés pendant toute la durée de leur service actif. Trois ou quatre dossiers sont proposés pour chaque poste, et la décision est prise par les services des ministères après accord des ambassades concernées. La sélection est donc très rigoureuse, et contrairement à une idée reçue, laisse peu de place aux interventions. L’Association française des volontaires du progrès (AFVP) et les Organisations non gouvernementales (ONG : délégation catholique pour la coopération, département évangélique d’action apostolique) sélectionnent directement leurs candidats ; cette solution associative constitue un moyen commode et peu coûteux de répondre à de nombreux besoins.
À l’exclusion de toute rémunération, les VSN perçoivent une indemnité forfaitaire d’entretien (de 5 000 à 13 000 francs par mois selon le coût de la vie et du logement dans le pays d’affectation), et une indemnité d’équipement au départ. Cette aide financière est juste suffisante pour ceux qui résident dans une grande ville. En contrepartie, elle est assez confortable pour ceux qui, dans le « bled », connaissent des conditions de séjour pénibles. Les VSN peuvent se faire accompagner de leur famille, à leurs frais. L’indemnité est moindre pour ceux qui sont mis à la disposition des ONG et de l’AFVP.
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