Faits et dires
* Le premier objectif de la France est de contribuer à la défense de la paix. Ce qui suppose de hâter en toutes circonstances raisonnables le désarmement qui ne peut que contribuer à la réduction des tensions.
Président Mitterrand, conférence de presse du 18 mai 1989
* Budget de la défense : Le principe est de préserver le cœur même de notre Défense : la stratégie autonome de dissuasion nucléaire. Il faut veiller aux intérêts essentiels de notre industrie, veiller au moral de l’armée même si elle doit consentir, comme presque tous les autres, à un certain nombre de sacrifices.
Président Mitterrand, ibidem
* Missiles à courte portée : Si rien n’est fait, si l’on se refuse à des décisions concrètes, précises, réelles, dans le domaine de l’armement conventionnel, alors il faudra bien moderniser… Je pense que les États-Unis d’Amérique, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et tous les autres admettront un temps de réflexion puisqu’il n’y a pas d’urgence technique.
Président Mitterrand, ibid.
* Essais nucléaires : Demander la cessation des expériences nucléaires c’est demander la fin de l’armement nucléaire de la France. Que ceux qui se lancent dans cette voie aillent jusqu’à demander la suppression de tout armement nucléaire, y compris stratégique, des deux grandes puissances du monde.
Président Mitterrand, ibid.
* Désarmement nucléaire : Que soient réduits les armements américains et soviétiques afin d’établir une comparaison raisonnable avec l’armement français. Si cet effort est accompli, je considérerai la question. Je suis prêt à me défaire de ce qui est inutile mais la dissuasion autonome nucléaire de la France est essentielle.
Président Mitterrand, ibid.
* Le 12 mai 1989, M. Gorbatchev a fait une série de propositions dont l’essentiel tient aux domaines suivants : l’Otan et le Pacte de Varsovie devraient parvenir d’ici à 1997 à un même nombre de forces armées et d’armements en Europe. Les plafonds pour chacune des deux alliances seraient alors de 1 350 000 hommes, 1 500 avions de frappe, 1 700 hélicoptères de combat, 20 000 chars lourds, 28 000 véhicules blindés et 24 000 pièces d’artillerie. L’URSS annonce d’autre part le retrait unilatéral de 500 charges nucléaires tactiques déployées dans les autres pays du Pacte de Varsovie. De plus Moscou se déclare prêt à retirer d’ici 1991 toutes les charges nucléaires stationnées chez ses alliés à condition que les États-Unis en fassent de même.
* Depuis dix ans l’Otan a réduit de façon unilatérale de 2 400 charges son stock d’armes nucléaires à courte portée et ces charges, nous les avons détruites. L’URSS est en train de suivre la voie tracée par l’Alliance mais 500 ogives c’est très peu compte tenu du nombre de missiles en place et du déséquilibre entre l’Ouest et l’Est.
M. Baker, secrétaire d’État américain, le 12 mai 1989 à Bruxelles
* Les Soviétiques devraient réduire leurs forces à des niveaux moins menaçants, en proportion de leurs légitimes soucis de sécurité.
Président Bush, le 12 mai 1989 au Texas
* Le 30 mai 1989 à Bruxelles, au sommet de l’Alliance atlantique, le président George Bush a proposé un plan de désarmement pour l’Otan et le Pacte de Varsovie. Il est prévu de ramener de part et d’autre les effectifs de l’Armée de terre à 275 000 hommes. Les chars seraient limités au nombre de 20 000, les véhicules blindés à 28 000. Ces propositions comportent une innovation : le président américain offre de plafonner les avions de combat et les hélicoptères à un niveau correspondant à une diminution de 15 % des appareils actuellement en service dans les forces de l’Otan. Enfin, le président Bush estime que ces réductions devraient faire l’objet d’un accord d’ici six mois à un an. ♦