Armée de terre - L'arme des Transmissions
5 % du volume des forces terrestres présentes dans le Golfe appartenaient à l’arme des transmissions. 600 personnels ont permis les liaisons internes au théâtre d’opérations et une grande partie des liaisons vers la métropole. Ils ont contribué aussi au recueil des renseignements sur l’organisation et l’activité des forces irakiennes. Ces missions vitales sont méconnues pour des raisons souvent liées à la confidentialité traditionnellement attachée à la fonction de l’arme des Transmissions et peut-être à une volonté longtemps marquée de grande discrétion.
L’arme des Transmissions emploie 24 500 personnels dont 1 500 officiers, 7 800 sous-officiers, 1 200 engagés volontaires, 12 500 appelés militaires du rang et 1 500 personnels civils. Dirigée par un général inspecteur et un général directeur central – aujourd’hui les généraux de corps d’armée Anglard et de division Manicacci –, elle comporte : une École d’application des transmissions à Montargis et l’École des sous-officiers d’active de l’arme des Transmissions ; des commandements adaptés aux commandements territoriaux et aux forces pour la 1re Armée, les corps d’armée, les divisions ; 6 centres de traitement de l’information ; 5 centres de soutien spécialisé ; 17 régiments, 2 bataillons, 17 compagnies.
Deux composantes
Ses moyens se répartissent en deux composantes interdépendantes et interopérables avec le Système de radiocommunication utilisant le satellite (Syracuse) et les systèmes analogues, dans les autres armées, civils et alliés.
La première composante, dite fixe, est mise en œuvre par 6 régiments, 2 bataillons et 3 compagnies. Elle s’appuie sur un réseau de transport maillé à base de faisceaux hertziens militaires, le Réseau intégré des transmissions de l’Armée de terre (Ritter), qui offre plusieurs services : téléphone, télécopie, télégraphie, transmission de données à partir du Réseau de transport d’informations numérisées de l’Armée de terre (Retinat). Ce dernier assure le raccordement des différents systèmes en service dans l’Armée de terre : Système central de traitement de l’information (SCTI), Système d’aide aux travaux d’état-major (Satem), et Système automatisé des formations (SAF).
La deuxième composante, dite mobile, avec ses 11 régiments et ses 15 compagnies, utilise, pour le corps de manœuvre, le Réseau intégré des transmissions automatiques (Rita) ; pour les forces de Défense opérationnelle du territoire (DOT), des réseaux de faisceaux hertziens ; enfin des moyens radioélectriques en cours de renouvellement. Cette composante a devant elle de larges perspectives d’évolution, avec la mise au point des systèmes de transmissions Hadès, le programme Poste radio de 4e génération (PR4G), le système de DOT pour 1995 et le Rita 2e génération.
À ces deux composantes s’associent des missions spécifiques se regroupant principalement en deux types.
Guerre électronique
Les missions de guerre électronique (GE), spécifiques à l’arme, font appel à des moyens principalement répartis entre les 44e et 54e Régiments de transmissions (RT), ainsi que dans deux compagnies (l’UAE [Unité d’appui électronique] FAR et la 785e CGE). Ces moyens permettent la recherche de renseignements avec des systèmes d’écoute et de localisation électromagnétique utilisés dès le temps de paix en raison de leur discrétion.
La guerre électronique permet également le brouillage des émissions adverses et la déception par intrusion dans leurs réseaux, grâce à des Contre-mesures électroniques (CME). Enfin, la mise en œuvre de Mesures de protection électronique (MPE) vise à réduire la vulnérabilité de nos propres émissions face aux actions adverses.
Il faut noter que la guerre électronique est placée sous la responsabilité directe du Chef d’état-major des armées (Céma), tandis que l’État-major de l’Armée de terre (EMAT) a en charge, en ce qui concerne les forces terrestres, l’établissement des doctrines d’emploi, l’organisation, l’équipement, l’instruction et l’entraînement des équipes.
Le 44e RT assure l’interception, la localisation, l’analyse et le brouillage des émissions adverses avec 3 compagnies fixes et une mobile.
Le 54e RT regroupe dès le temps de paix la totalité des moyens de guerre électronique destinés aux corps d’armée. En règle générale, en temps de guerre, un corps d’armée dispose d’un bataillon constitué de trois unités d’interception, de localisation et d’analyse, ainsi que d’une unité de brouillage en gamme VHF.
L’Unité d’appui électronique de la FAR dispose, quant à elle, de moyens légers aérotransportables regroupés, depuis 1990, en deux sections, tandis que la 785e Compagnie de guerre électronique est utilisée en priorité pour étudier la vulnérabilité de nos propres moyens de transmissions.
Informatique
Le dernier domaine dans lequel agit l’arme des Transmissions est celui de l’informatique. Elle a la charge du système central de traitement de l’information. 6 centres de traitement, dont 2 à vocation nationale, sont répartis sur le territoire métropolitain et desservent les abonnés de l’administration centrale, des CMD et des divisions. Cette activité concerne 30 officiers, 200 sous-officiers, 170 militaires du rang et 230 personnels civils. Il est prévu pour 1995 de regrouper ces moyens en 4 centres qui offriront un triplement de la capacité informatique, ainsi qu’un accroissement de la sécurité et de la sûreté du fonctionnement. ♦