Marine - Autour du contentieux des îles Kouriles
La visite de Mikhaïl Gorbatchev à Tokyo, en avril 1991, devait inaugurer une ère nouvelle dans les relations internationales. À plusieurs titres, elle revêtait un caractère exceptionnel : c’était la première fois, depuis la révolution d’Octobre 1917, que le plus haut responsable de l’Union soviétique se rendait en voyage officiel au Japon. Ce faisant, il reconnaissait le statut de puissance majeure à l’un des vaincus de la Seconde Guerre mondiale. Mais surtout l’Union soviétique, espérant obtenir l’aide économique qui lui éviterait de s’enfoncer davantage dans la faillite, venait de céder devant une des exigences du Japon en admettant que la question des îles Kouriles était négociable. On sait qu’en définitive, les deux parties se sont séparées sans parvenir à un accord sur l’objet du litige.
Les « territoires du Nord » revendiqués par le Japon sont quatre îles – plus précisément, trois grandes îles et un groupe d’îles plus petites – au sud de l’archipel des Kouriles, dont l’intérêt stratégique n’a pas échappé à l’Union soviétique puisque, semé sur 1 200 kilomètres entre le Kamtchatka et Hokkaido, il se trouve à la jonction des aires d’influence américaine, soviétique, chinoise et nipponne.
Un peu d’histoire
Ces territoires ont été annexés par les Soviétiques à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais le Japon conteste leur inclusion dans l’archipel des Kouriles, sur les droits duquel il a renoncé en 1951 par le traité de San Francisco.
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