Défense à travers la presse
États-Unis, Grande-Bretagne, Italie et même la France, les grands pays occidentaux ont la fièvre électorale, ce qui aiguise au plus haut point la perspicacité des observateurs. Il n’en reste pas moins que ces joutes ont lieu sur un fond stratégique moins stable qu’on ne pouvait l’imaginer après la chute du mur de Berlin. Certains de nos confrères, saisissant l’une ou l’autre occasion de l’actualité, ne manquent pas de le souligner.
Marc Dufresse, dans Le Quotidien de Paris du 23 mars 1992, parle du déséquilibre de la terreur au vu de la décomposition de l’ancienne Union soviétique. Il trace à ce sujet un tableau général de la situation qui nous servira d’introduction à cette chronique :
« Il est tout à fait clair que la dégradation de la situation interne dans les ex-républiques soviétiques et l’échec patent de la Communauté des États indépendants qui se délite au fil des semaines, ne peuvent qu’être sujets d’inquiétude pour les Occidentaux. Si l’effondrement de la dictature communiste n’a pu que remplir d’aise tous les défenseurs de la liberté, l’éclatement d’un vaste empire surarmé en entités incontrôlables ne peut que les remplir d’effroi. La puissance nucléaire demande un long apprentissage. C’est une école difficile de sang-froid et de responsabilité. L’atome doit être maîtrisé, de sa fabrication à l’élaboration des concepts d’emploi. L’ex-URSS y était parvenue… Or, que voit-on aujourd’hui ? Une dissémination des armements les plus terrifiants au profit d’États qui n’ont de toute évidence pas la maturité indispensable aux moyens dont ils disposent. Les Occidentaux l’ont bien compris qui exigent depuis des mois un commandement unique pour le nucléaire. Ce commandement unique, il existe bien dans la théorie. Il est confié à la CEI [NDLR 2024 : Communauté des États indépendants] sous la responsabilité du commandant en chef des forces de la Communauté, le maréchal Chapochnikov. Mais dans la réalité ? Celui qui détient les missiles en est le maître ».
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