Défense dans le monde - Le contentieux frontalier entre le Pérou et l'Équateur
En septembre 1991, une fois de plus, le Pérou et l’Équateur ont été au bord de l’affrontement à propos d’un différend frontalier séculaire. L’incident est relatif à l’installation, dans la cordillère du Condor, d’unités militaires équatoriennes et péruviennes dans une zone que chaque partie revendique comme sienne. Ce malentendu serait dû au fait que le tracé de la frontière sur les cartes des uns et des autres ne coïncide pas sur quelques dizaines de kilomètres, donnant à chacune des parties le sentiment d’être dans son bon droit.
À l’aube de l’ouverture des frontières des pays du Pacte andin (Venezuela, Colombie, Équateur, Pérou et Bolivie), Lima et Quito ont montré leur volonté d’aboutir rapidement à une solution pacifique. Ils ont créé une commission mixte, qui a conclu à un accord. Celui-ci établit une zone démilitarisée de deux kilomètres de large sur la partie contestée. Les militaires péruviens ont refusé ce protocole et obtenu le remplacement du ministre des Affaires étrangères qui avait participé à cette commission. Le président équatorien, M. Borja, a alors sollicité aux Nations unies que le différend soit soumis à l’arbitrage papal. Cette proposition a été refusée par le Pérou.
Cependant, en janvier 1992, à l’invitation de l’Équateur, le président péruvien, M. Fujimori, s’est rendu à Quito. Cette visite a été qualifiée d’historique, car c’est la première fois qu’un chef d’État péruvien se rend en Équateur et y évoque le contentieux frontalier. À ce jour, les Équatoriens n’ont pas encore répondu aux propositions péruviennes et il est sans doute probable qu’ils ne seront pas d’accord sur tous les points, mais les déclarations faites à l’occasion de cette rencontre, notamment celles de M. Borja, président de l’Équateur, sont encourageantes et permettent d’envisager avec optimisme une solution à ce litige frontalier.
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