Faits et dires
• À Bruxelles, le 11 mars 1992, Européens, Américains, Russes et Japonais ont décidé de créer un Centre international pour la science et la technologie, Cist, qui aura son siège à Moscou et qui sera chargé d’éviter l’exode des spécialistes nucléaires de l’ex-URSS. Ce Centre offrira des activités de reconversion et pilotera des programmes de dénucléarisation. À noter que le même jour, Pékin faisait connaître son intention de recruter des scientifiques et d’acquérir des technologies de l’ancienne Union soviétique.
• Le 16 mars 1992, le président Boris Eltsine a signé le décret créant un ministère de la Défense de la Fédération de Russie qu’il dirigera lui-même. Ce ministère devra mettre sur pied l’armée russe, mais le décret stipule qu’elle sera subordonnée au commandement en chef des forces unifiées de la Communauté des États indépendants (CEI).
• Réunis à Kiev le 20 mars 1992, les onze États de la CEI n’ont pu aboutir à une entente sur les questions militaires. L’Ukraine refuse de restituer les missiles tactiques qu’elle possède. Le 12 mars, son président, Leonid Kravtchouk, avait annoncé cette décision, mais il aurait fait marche arrière le 18 à en croire les assurances données par M. Eltsine aux députés de Russie. De plus, à Kiev, le Kazakhstan a créé la surprise en manifestant sa volonté de garder les missiles stratégiques basés sur son territoire, de manière à pouvoir siéger à la table des négociations sur le désarmement. Enfin, la Biélorussie (qui détient elle aussi des armes nucléaires) a décidé de créer ses propres forces armées.
• Selon un article publié le 8 mars 1992 par le New York Times et faisant état d’un document du Pentagone, les États-Unis entendent conserver leur liberté, afin d’agir seuls lorsqu’une action collective ne peut être mise au point. Le texte du Pentagone affirmerait aussi : « Nous devons empêcher l’apparition de systèmes de sécurité exclusivement européens ; nous devons également rester sensibles aux effets potentiellement déstabilisateurs qui pourraient être provoqués par un rôle accru de nos alliés, en particulier en ce qui concerne le Japon mais aussi la Corée ». Le lendemain, sans démentir formellement l’article du New York Times, le Pentagone s’est appliqué à en minimiser la portée, précisant notamment que les États-Unis ne voulaient aucunement s’imposer comme le gendarme du monde. Ensuite, à Bruxelles, M. James Baker, secrétaire d’État des États-Unis, a tenu à souligner que « les actions collectives ont été et restent la caractéristique des politiques étrangère et de défense du gouvernement américain ».
• Les membres de l’Otan et ceux de l’ancien Pacte de Varsovie se sont mis d’accord, le 20 mars 1992 à Vienne, sur un traité « Ciel ouvert » autorisant l’accès des espaces aériens de Vancouver à Vladivostok aux vols d’observation et de contrôle des activités militaires.
• Le Conseil de coopération de l’Atlantique Nord, Cocona, a admis en son sein, le 11 mars 1992, les onze républiques de la CEI. Cet organisme regroupe désormais 35 pays : les seize membres de l’Alliance atlantique, les trois États baltes, cinq pays d’Europe orientale et les onze républiques de l’ex-URSS. ♦