Le bureau équipement de l’État-major de l’armée de terre (EMAT) pilote plusieurs applications informatiques qui touchent non seulement aux outils informatiques (matériels et applications) mais aussi aux documents de base. La présente chronique a précisément pour objet de décrire la nature et l’étendue de la mutation en profondeur du système d’information et de présenter les principales applications en service ou en cours d’élaboration.

Organisme de planification et de gestion de tous les matériels de l’Armée de terre, le bureau équipement exerce son action dans la durée.

Dans le long terme, il définit l’évolution prévisionnelle des parcs.

Dans le moyen terme, il propose les ajustements entre les besoins et les ressources, il planifie la mise en place des matériels, il définit la politique de leur maintien en condition, il pilote la programmation des fabrications des munitions d’instruction.

Dans le court terme, il élabore et fait exécuter les budgets de fabrication d’armement, des munitions et des matériels d’origine commerciale, il assure le suivi des parcs et du niveau des stocks, il instruit les demandes de complément de dotation, de prêt et de cession.

L’instrument informatique actuel : Dotexi

Conçue et réalisée dans les années 1970, l’application Dotexi représente à l’heure actuelle environ quatre cent mille lignes de programme (en Cobol), réparties en une dizaine de chaînes de traitement différé (« batch »). L’accès à l’information est réalisé par télétraitement et permet de connaître la situation des matériels de l’Armée de terre suivis en comptabilité, par position administrative et par formation inscrite à l’ordre de bataille.

La mise à jour des données n’est effectuée que mensuellement, conformément à la fréquence de modification du Référentiel d’organisation (Reforg) qui détermine la structure et les droits ouverts des organismes de l’armée de terre sur lesquels s’appuie l’application Dotexi. Tous les mois, il est donc procédé à la « synchronisation » entre Reforg, le catalogue des matériels suivis en comptabilité (TTA 197) et les données issues des applications régionales « matériels complets ».

Tous les états-majors, centraux ou locaux, ainsi que certaines directions d’arme ou de service, ont accès à cette application en se connectant au Centre de traitement de l’information du Mont Valérien. Cela représente plus de quatre cents abonnés.

Le futur (horizon 1995-1997) : le projet Simat

Le Simat est le Système d’information de la maintenance de l’Armée de terre. Il constitue l’outil privilégié de la fonction maintenance et comprend huit domaines que l’on peut regrouper en deux ensembles principaux.

Le premier apporte une aide à l’exécution des fonctions liées à la mission et concerne les missions, les matériels complets, les approvisionnements, le maintien en condition.

Le second fournit une aide à la décision pour le pilotage de la fonction maintenance et englobe les faits techniques, les documentations techniques, les moyens (personnels, immobiliers), le contrôle de gestion.

Étudié et conçu de manière globale, le Simat prend en compte les huit domaines cités et met en œuvre des fonctions interdomaines (gestion, documentation…). En utilisant des outils modernes (méthodes pour piloter l’ensemble, depuis la conception jusqu’à la production dans un contexte de travail avec des sociétés civiles et de dialogue permanent avec de nombreux partenaires et les futurs utilisateurs, bases de données relationnelles…), il permettra la transparence de l’accès à l’information.

Réalisé pour tous les organismes de l’Armée de terre, des régiments aux états-majors, il a vocation pour être utilisé en France ou à l’étranger, en temps de paix, de crise ou de guerre. Le Simat intégrera les fonctions de Dotexi et le catalogue des matériels suivis en comptabilité TTA 197.

La codification des matériels : TTA 197

Pierre angulaire du suivi comptable et statistique des parcs, le TTA 197 dresse le catalogue des principaux matériels en service. Il est utilisé pour déterminer les droits ouverts des formations en matériels et permettre la mise en place et le suivi de ceux-ci. Spécifique à l’Armée de terre, l’identification de ses matériels repose sur une double codification :

– un code à 4 chiffres (EMAT 4) désigne une famille de matériels correspondant à un emploi déterminé et pouvant faire l’objet d’une dotation dans une formation ou un organisme si le droit correspondant est ouvert ;
– un code à 6 chiffres (EMAT 6), obtenu en complétant le précédent par deux chiffres supplémentaires, correspond à un type existant, affecté à une formation ou à un organisme pour satisfaire un droit ouvert.

Près de 20 000 codes sont actuellement utilisés.

La nécessité de rendre « communicants » les systèmes de gestion des matériels des différentes armées (nationales et alliées) impose que la codification spécifique à l’EMAT s’adapte aux normes Otan (codification à 13 chiffres). Cette évolution est prise en compte dans le Simat et va entraîner une refonte complète du TTA 197.

D’autres applications sont en cours d’implantation, comme la Nouvelle application budget et commandes (Nabuco), s’appuyant sur le Réseau d’état-major à intégration de services (Rematis) qui sera mis en place d’ici la fin de l’année 1993.

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Une évolution de cette ampleur ne peut être réussie qu’en étroite concertation avec les correspondants du bureau qui sont consultés au sein de structures adaptées (groupes de travail en particulier). Elle s’étalera sur plusieurs années, de façon à être menée sans précipitation et à offrir la meilleure garantie de cohérence et de fiabilité. ♦