Armée de terre - L'Armée de terre et l'interprétation de l'imagerie
Avec le transfert complet de la Section d’études de documentation et d’images (Sédi) sur le site de Creil fin septembre 1993, l’Armée de terre met ses moyens stratégiques d’exploitation d’images d’origine spatiale à la disposition de la Direction du renseignement militaire (DRM). La Sédi y précède de peu l’unité de Renseignement d’origine spatiale de la Marine (Ros/Marine) et le Centre d’exploitation des images de l’Armée de l’air (CEIAA). La fusion de ces trois organismes constituera le Centre de formation interarmées et d’interprétation de l’imagerie (CF3I).
La Sédi
Créée en 1985 en même temps que l’École interarmées du renseignement et des études linguistiques (Eirel), la Sédi est l’héritière du Centre d’instruction du renseignement et d’interprétation photographique (Cirip). Alors que la vocation de l’Eirel est la formation, la Sédi a repris les missions opérationnelles et expérimentales du Cirip. Mettant d’emblée l’accent sur l’imagerie numérique, elle a acquis dans ce domaine une expertise reconnue en interprétant essentiellement des images du satellite civil Spot, tout en participant à la définition du système Hélios et de ses successeurs.
Relevant organiquement de l’État-major de l’Armée de terre (EMAT) jusqu’à la création du CF3I, la Sédi a été mise pour emploi à la DRM à la création de celle-ci. Elle rejoint Creil avec ses quelque 50 personnes, des professionnels pour la plupart, et 7 stations de travail, dont une projetable sur un théâtre extérieur.
L’imagerie numérique
Contrairement au film chimique qui, après développement, est un produit figé en luminosité et en contraste, l’imagerie numérique possède des qualités qui en imposent progressivement l’emploi dans un nombre croissant d’applications militaires.
La grande sensibilité des capteurs optroniques peut être mise à profit par des traitements d’images numériques pour optimiser localement les conditions de visualisation, permettant ainsi de mettre en évidence des détails qui n’apparaîtraient pas autrement. L’image numérique peut être aisément déformée, permettant ainsi sa superposition à une autre image ou à une carte, préalable indispensable à la fusion du renseignement image. En dépit de la quantité considérable d’informations contenues dans une image (36 mégaoctets pour une scène Spot), les supports (disques opto-numériques) et les moyens de télécommunications modernes en permettent le stockage sous un volume plus faible, la transmission dans un délai plus rapide, et la prise en compte dans les systèmes informatiques de commandement.
L’action de l’Armée de terre dans l’imagerie
La fusion de la Sédi au sein du CF3I s’inscrit dans la politique de l’Armée de terre dans les domaines de l’Espace et de l’imagerie : mettre ses compétences à la disposition de tous dans un esprit résolument interarmées. La participation terre au CF3I, dont la montée en puissance se poursuivra jusqu’en 1996, comprendra encore des éléments en provenance de l’Eirel, où l’Armée de terre a contribué il y a plus d’un an à la mise sur pied d’une formation en imagerie spatiale. Elle complétera au niveau stratégique les moyens tactiques regroupés au sein de la Brigade de renseignement et de guerre électronique (BRGE), en particulier le 7e Régiment d’artillerie doté du drone CL289 et de l’aérodyne léger télépiloté Crécerelle, les sections d’interprétation photographique et des moyens projetables d’exploitation de l’agence spatiale.
Jean Rivière
Information
Histoire et prospective de l’École Polytechnique
Voici une histoire complète de l’École polytechnique, de sa fondation à 1993. Sur la trame que constituent les principaux événements de cette grande histoire ont été brochées les péripéties de la petite histoire : apparition des traditions, passages des X célèbres, évocation d’illustres professeurs, joies et colères, cabales et conjurations, apothéoses et licenciements ; une histoire appuyée, tout au long de son déroulement, par des documents pittoresques et souvent inédits, de nombreuses photographies ou gravures, dont certaines sont reproduites pour la première fois. Cette histoire est complétée par des réflexions prospectives répondant à la question suivante : comment l’École polytechnique va-t-elle s’adapter à l’évolution du monde à l’aube du XXIe siècle ?
488 pages, riche iconographie en partie inédite, nombreuses illustrations noires et couleurs. Éditions Lavauzelle – BP 8 - 87350 Panazol. Tél. 55 58 45 00.